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Perspectives initiales en matière de répartition des actifs

Nous avons deux préférences en matière de répartition des actifs qui seront affectées par la « grande et belle loi » (BBB) que le président Trump a promulguée. Nous privilégions toujours les obligations d'État internationales des pays développés par rapport aux bons du Trésor américain, ainsi que les actions américaines à grande capitalisation par rapport aux actions à petite capitalisation. Il est important d'examiner comment la BBB influera sur nos perspectives pour ces actifs.

Préférence pour les obligations d'État internationales

L'une des principales préoccupations qui motivent nos perspectives est l'augmentation prévue des déficits américains. La dette américaine est déjà considérable, dépassant les 36 000 milliards de dollars, avec des paiements d'intérêts nets supérieurs à 1 000 milliards de dollars par an1 , soit plus que les dépenses consacrées à la défense et à l'assurance maladie. Selon le Congressional Budget Office (CBO), la BBB devrait aggraver cette situation, ce qui pourrait entraîner une hausse des taux de rendements exigée par les acheteurs de bons du Trésor américain.

Illustration 1 : Encours de la dette américaine


Chiffres de janvier 1962 à décembre 2024
Prévisions du CBO de janvier
 2025 à janvier 2055

Sources : Congressional Budget Office (CBO), Macrobond. Rien ne garantit que les estimations, les prévisions ou les projections se concrétiseront. Veuillez consulter le site franklintempletondatasources.com pour obtenir de plus amples renseignements sur les fournisseurs de données.

Une part importante2 des bons du Trésor américain est détenue par des « acheteurs non économiques », tels les banques centrales et autres institutions qui achètent des bons du Trésor pour des raisons autres que le taux de rendement. Toutefois, si les droits de douane réduisent le déficit commercial des États-Unis avec les autres pays, il y aura probablement moins de Fonds d'investissement étrangers qui achèteront des bons du Trésor américain. Ce vide étant comblé par des « acheteurs économiques », ces acteurs en quête de profits exigeront certainement des taux de rendement plus élevés en réponse aux préoccupations budgétaires américaines.

La prime de terme sur les taux de rendement américains à 10 ans (0,64 % selon le modèle ACM de la Réserve fédérale de New York), qui reflète le rendement supplémentaire demandé par les investisseurs pour détenir des obligations à plus long terme, demeure inférieure aux niveaux historiques et à notre estimation de la juste valeur de 1 %. 

Illustration 2 : Prime de terme de la courbe des taux américains, taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans

Janvier 1990 au 30 juin 2025

Sources : Banque de la Réserve fédérale de New York, Macrobond. Veuillez consulter le site franklintempletondatasources.com pour obtenir de plus amples renseignements sur les fournisseurs de données.

En outre, les indicateurs précurseurs économiques américains s'améliorent. L'indice mondial des directeurs d’achat du secteur manufacturier américain S&P est monté à 52,9 en juin. Les emplois non agricoles ont augmenté de 147 000. Il est clair que la Réserve fédérale n'est pas pressée de baisser ses taux d'intérêt. Elle s'est plutôt engagée à les maintenir stables pendant qu'elle évalue les effets des réductions d'impôts et des droits de douane. Nous estimons qu'il y aura une baisse des taux en 2025, alors que le marché en prévoit deux.

En conséquence, nous estimons que certaines obligations d'État internationales des pays développés, telles les obligations d'État européennes et canadiennes, pourraient offrir une meilleure valeur et une plus grande stabilité face à la hausse des taux de rendement américains.

  • Obligations d'État européennes : nous estimons que la Banque centrale européenne adoptera une attitude plus accommodante, compte tenu de la baisse de l'inflation dans l'UE et des risques de ralentissement de la croissance. Les négociations commerciales difficiles avec les États-Unis devraient ralentir encore la croissance de la zone euro. De plus, toute réallocation des bons du Trésor américain pourrait également stimuler la demande3 pour la duration des obligations de la zone euro, ce qui conforte notre position favorable à leur égard.
  • Obligations d’État canadiennes : Les exemptions douanières devraient soutenir l’économie canadienne. L’inflation au Canada semble relativement modérée, ce qui permet à la Banque du Canada de poursuivre son cycle de réduction des taux si nécessaire.

Préférence pour les actions américaines à grande capitalisation c. les petites capitalisations

Nous prévoyons que les actions américaines à grande et à petite capitalisation bénéficieront toutes deux du projet de loi 2025, mais de manière différente et à des degrés divers. Les grandes entreprises bénéficient de la certitude d'un régime fiscal avantageux et d'incitations à l'investissement, ce qui renforcera leurs bénéfices et leurs flux de trésorerie. Nous estimons que l'amortissement supplémentaire de 100 % et la déduction des frais de recherche et développement constitueront des facteurs favorables importants. Les grandes entreprises échappent également à de nouvelles taxes potentielles pour les investisseurs, ce qui leur permet de continuer à récompenser leurs actionnaires. Toutefois, les grandes multinationales sont confrontées à de nouvelles pressions (augmentation des impôts sur les revenus étrangers et perte de certaines subventions pour les énergies propres) qui pourraient atténuer le gain net.

Plusieurs éléments de la BBB favoriseront également les petites capitalisations qui, selon nous, devraient bénéficier plus largement des conséquences du projet de loi sur l'économie américaine. Même si la BBB parvenait à revigorer le climat du marché à l'égard des petites capitalisations à court terme, leurs faibles valorisations s’expliquent généralement par le fait que plus de 40 % des sociétés du Russell 2000 affichent des bénéfices dans le rouge. En outre, ces sociétés sont plus sensibles à la hausse des coûts d'emprunt en raison d'un endettement nettement plus élevé que celui des composantes de l'indice Russell 1000, et nous estimons que leurs charges d'intérêts augmenteront à mesure que la BBB fera grimper les taux de rendement.

Conclusion

La « grande et belle loi » peut créer des vents favorables à court terme pour les actions à petite capitalisation et une reprise plus durable pour les actions à grande capitalisation aux États-Unis, mais à long terme, son coût risque de faire grimper les taux de rendement à des niveaux qui pourraient menacer l'exceptionnalisme américain. Ainsi, même si personne ne nie l'importance de cette loi, sa ‘beauté’ sera en fin de compte dans l’oeil du détenteur d’obligations.



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