CONTRIBUTEURS

Edward D. Perks, CFA
Chief Investment Officer
Franklin Income Investors
Inflation, marchés du travail et la Fed
Avant d’aborder les occasions de revenu, il est vital de parler de l’état actuel de l’inflation, un sujet toujours aussi chaud sur les marchés. Au cours de l’année dernière, d’importantes mesures ont été prises en vue de maîtriser les taux d’inflation. L’indice sous-jacent des dépenses de consommation des particuliers (DCP), l’instrument de mesure préféré de la Réserve fédérale (Fed) pour l’inflation, est retombé de 5,6 %, son sommet au début de 2022, à 2,6 % aujourd’hui. Si les premiers progrès en matière de réduction de l'inflation étaient prévisibles, les dernières étapes pour réaliser l'objectif de la Fed s'avèrent difficiles à franchir. Cette complexité a entraîné des fluctuations du marché et un va-et-vient des anticipations concernant les taux d'intérêt et le calendrier des baisses de taux de la Fed.
D'importants progrès ont été réalisés pour juguler l’inflation
IPC offciel et DCP sous-jacentes aux É.-U. : Sommets 2022 c. taux actuels
Du 31 janvier 2022au30 juin 2024

Remarque : DCP = Dépenses de consommation des particuliers. Chiffres des DCP sous-jacentes disponibles jusqu’à mai 2024. IPC = Indice des prix à la consommation. GA = glissement annuel
Sources : FactSet, US Department of Labor, US Bureau of Economic Analysis. Derniers chiffres disponibles. Veuillez consulter le site www.Franklintempletondatasources.com pour obtenir de plus amples renseignements sur les fournisseurs de données.
Il est important de ne pas oublier que la Fed est investie d'un double mandat : veiller à la stabilité des prix en ciblant le taux d'inflation et porter un niveau d'emploi optimal. Le marché du travail revient progressivement à un état que l’on estime plus normal. En 2023, le taux de chômage n’a pas beaucoup varié, passant de 3,5 % à 3,7 %. Toutefois, le premier semestre 2024 a connu une plus forte hausse, le taux étant monté à 4,1 % en juin. Les autres indicateurs, comme les offres d'emploi, le nombre de départs et le moral des consommateurs, sont presque revenus à leurs niveaux d'avant la pandémie. Il est probable que ces signes indiquant que les bouleversements du marché du travail provoqués par la COVID-19 se résorbent rassurent la Fed.
Baisses de taux éventuelles en 2024
Les anticipations quant aux fututres baisses des taux d’intérêt ont beaucoup varié au cours des six à neuf derniers mois. Fin 2023, les marchés prévoyaient une série de baisses de taux pour 2024. Toutefois, le reflux de l’inflation a ralenti, et ces anticipations ont dû être revues. Il y a quelques mois, le marché des contrats à terme envisageait une seule baisse de taux en 2024. L'évolution récente de l'inflation et le ralentissement du marché du travail ont à nouveau remis en question cette perspective. Il est important de mentionner que le passage de la Fed d'une politique de durcissement à une politique d'assouplissement n'a pas besoin d'être immédiat. Il est possible qu'elle passe progressivement à une position plus neutre ou normale, à mesure que la croissance du produit intérieur brut ralentit, que la situation du marché du travail se détende davantage et que les objectifs en matière d'inflation sont presque réalisés. Ce qui permettrait d'envisager quatre à six baisses de taux éventuelles pour le premier trimestre 2025. Un retour à la normale de la politique de la Fed devrait, selon nous, favoriser les acteurs les plus sensibles aux taux d'intérêt sur les marchés des actions et des titres à revenu fixe.
Les prévisions en matière de baisse des taux ballottent encore et encore
Nombre anticipé de baisses de taux de 0,25 % en 2024
Du 30 septembre 2023au11 juillet 2024

Sources : Bloomberg, Federal Reserve System, Chicago Board of Trade. Selon la Probabilité des taux d’intérêt mondiaux (World Interest Rate Probability (WIRP)) de Bloomberg. Rien ne garantit qu’une estimation, une prévision ou une projection se réalisera.
Veuillez consulter le site www.Franklintempletondatasources.com pour obtenir de plus amples renseignements sur les fournisseurs de données.
L’horizon des actions et du marché s’élargit
Les anticipations concernant les taux d’intérêt ont influé sur la dynamique des marchés. Dans un contexte de taux serrés et de ralentissement de l'économie, les entreprises qui ont constamment affiché une croissance ont connu des succès très importants. Cette tendance a engendré un gratin boursier prédominé par seulement quelques actions de croissance à grande capitalisation, désignées comme les « Sept géants » (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla). Toutefois, les probabilités d’une récession aux É.-U. ayant diminué par rapport à l'année dernière, il est désormais possible que l’horizon du marché puisse s’élargir avec d’autres fines fleurs et divers secteurs. 40 % environ des entreprises du S&P 500 se négocient actuellement à plus de 10 % en dessous de leurs récents1 sommets, dessinant ainsi de nouvelles possibilités en matière de diversification des secteurs, notamment dans les services financiers, la technologie, l’énergie, la santé et les services aux collectivités. Nous entrevoyons également des possibilités de diversification dans les actions ordinaires, les titres convertibles et d’autres placements hybrides dans les actions.
La saison des bénéfices du deuxième trimestre est en cours, et la barre a été placée assez haut. Dans le cadre de nos placements sur les actions, nous suivrons de près les bénéfices et les anticipations. D’un côté, le ralentissement de la croissance, la prudence de la Fed quant à un retour à la normale et la réduction des taux d’intérêt, et de l’autre, l’anticipation de bénéfices très solides par de nombreux analystes nous semblent quelque peu conflictuels.
Occasions dans les titres à revenu fixe
Ces 12 à 18 derniers mois, le niveau des taux de rendement, le niveau des écarts de taux et le cours global des titres de premier ordre était assez intéressant. Dans bon nombre de cas, les occasions en matière de taux de rendement pour les titres à revenu fixe de grande qualité étaient vraiment plus séduisantes que ces 10, voire 15 dernières années, où les taux d’intérêt étaient alors généralement beaucoup plus bas et proches de zéro. Ces occasions intéressantes se trouvaient surtout dans les titres de créance des sociétés, notamment les obligations de sociétés de premier ordre et à rendement élevé.
Mais au cours de l’année qui s’est écoulée, les taux de rendement ont décroché. Nous avons vu les écarts se resserrer de manière assez spectaculaire dans le domaine des titres de créance des entreprises. Le marché est revenu une fois de plus, selon nous, à une position plus proche de la juste valeur.
Si les taux d'intérêt devaient progressivement baisser sur la courbe des taux, nous considérerions toujours cela comme encourageant du point de vue des placements. Néanmoins, nous estimons que la valeur relative réellement intéressante n'est pas aussi avantageuse aujourd'hui qu'elle ne l'a été pendant la majeure partie des 12 à 18 derniers mois.
Cela dit, l'exposition au crédit nous plaît encore, les obligations de sociétés de premier ordre et à rendement élevé dégageant toujours des taux de rendement qui sont encore assez séduisants. Toutefois, nous sommes plus sélectifs aujourd’hui. Nous tenons à veiller à ce que nous soyons suffisamment bien compensés pour les risques croissants que nous prenons, surtout dans une période où il nous semble raisonnable d’envisager une modération ou un fléchissement de la croissance économique. De nombreuses entreprises du secteur à rendement élevé se sont bien comportées lorsque les taux d'intérêt étaient bas, mais elles sont aujourd'hui confrontées à des échéances et à la perspective de devoir refinancer leur dette à des taux beaucoup plus élevés. Nous miserons donc sur la prudence et des choix judicieux.
Une stratégie souple pour ces temps incertains
Compte tenu d'un possible ralentissement de la croissance économique américaine et des évènements importants qui se profilent à l'horizon, comme l'élection présidentielle imminente, nous estimons qu'il est essentiel d'adopter une stratégie de placement souple. Notre approche repose sur un équilibre entre et titres à revenu fixe, que nous modulons de manière dynamique en fonction de la situation du marché et des occasions qui se présentent en termes de taux de rendement. Cette souplesse dans notre stratégie est vitale pour nous permettre de composer avec la volatilité et de profiter d’occasions de revenu dans ces temps incertains.
Notes de fin
- Source : FactSet, S&P Dow Jones Indices, FactSet Market Aggregates. Au 30 juin 2024.
QUELS SONT LES RISQUES?
Tous les placements comportent des risques, dont une perte possible de capital. Les obligations à rendement élevé et de moindre qualité sont sujettes à une volatilité des prix, à un manque de liquidités et à un risque de défaillance plus importants. Les titres à revenu fixe comportent des risques liés aux taux d’intérêt, au crédit, à l’inflation et au réinvestissement, ainsi qu’une perte éventuelle de capital. Lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur des titres à revenu fixe diminue. Tout changement de notation d’une obligation (ou le changement de notation ou sur la santé financière d’un émetteur d’obligations, d’un assureur ou d’un garant) peut avoir une incidence sur la valeur de l’obligation. Les actions sont tributaires de la fluctuation des cours et peuvent entraîner une perte de capital. Les placements internationaux sont exposés à des risques particuliers, notamment la fluctuation des monnaies et les incertitudes sociales, économiques ou politiques, qui peuvent accroître la volatilité. Ces risques sont amplifiés sur les marchés émergents.
