CONTRIBUTEURS

Dina Ting, CFA
Head of Global Index Portfolio Management,
Franklin Templeton ETFs
Pour beaucoup, Rio de Janeiro évoque des images de plages ensoleillées et de fêtes hautes en couleur. Mais cette année, la principale manifestation internationale qu’accueillera la ville (ce sera même la plus importante depuis les Jeux olympiques de 2016) impliquera probablement plus de costumes que de bikinis. Le mois prochain, pour la première fois, le Brésil occupera le devant de la scène de la principale plateforme de coopération économique mondiale en accueillant le sommet du G20 à Rio.
Cette coalition qui comprend les États-Unis, la Chine, l’Inde, l’Union européenne et, depuis peu, l’Union africaine, représente les principales économies de la planète, soit environ 80 % du PIB mondial, 75 % du commerce mondial et les deux tiers de la population mondiale.1
Depuis qu’il a pris ses fonctions début 2023 pour un troisième mandat non consécutif, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva (Lula) a passé beaucoup de temps à l’étranger pour tenter de redorer le blason de son pays sur la scène internationale. Il se pourrait que ses efforts portent leurs fruits, car une récente enquête de Pew Research a permis de constater que la plupart des adultes brésiliens sont optimistes quant au statut de leur pays en tant que puissance internationale.2
Outre le G20, le Brésil devrait également accueillir d’autres événements de premier plan, tels que la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP30) et le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en 2025, alors même qu’il cherche à rejoindre l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Le pays a franchi de nombreuses étapes vers cet objectif depuis qu’il a entamé son processus formel d’adhésion voici près de trois ans. S’il est accepté, il occupera une position unique pour influencer la concurrence géopolitique et économique croissante entre les pays développés et en développement, puisqu’il sera la seule nation à appartenir à la fois aux BRICS, au G20 et à l’OCDE.
En tant que huitième économie mondiale (et première d’Amérique latine), le Brésil pourrait constituer un maillon fort dans le discours mondial sur les questions clés pour le Sud (d’après l’ONU Commerce et Développement, le Sud englobe l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie à l’exclusion d’Israël, du Japon et de la Corée du Sud, et l’Océanie à l’exclusion de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande), discours qui prône la lutte contre la faim, la pauvreté et les inégalités, le développement durable et la réforme de la gouvernance mondiale. S’il parvient à galvaniser les engagements politiques et financiers pour faire progresser des priorités telles que l’infrastructure digitale, cela pourrait être un atout non seulement pour augmenter son PIB, mais aussi pour réduire les fractures économiques, urbaines et rurales, ainsi que les inégalités hommes-femmes. Prenons l’exemple de la mise en œuvre d’une plateforme de paiement instantané relativement récente, dirigée par la banque centrale et connue sous le nom de Pix, qui a déjà renforcé l’inclusion financière en faisant passer l’accès aux services bancaires d’environ 70 % à plus de 84 %.3
Nous pensons qu’un aval de l’OCDE pourrait également encourager les investisseurs internationaux qui cherchent à s’assurer des normes élevées de la coalition garantissant une conduite des affaires fluide. Le fait de siéger à la table des négociations permettrait au Brésil de mieux faire entendre sa voix dans l’élaboration des meilleures pratiques et des cadres mondiaux concernant les normes technologiques en rapide évolution. Les entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle et la fintech du pays comptent déjà parmi les principaux acteurs d’Amérique du Sud.
Riche en ressources, le Brésil est un leader dans le secteur de l’énergie : il est le premier producteur de pétrole4 d’Amérique latine et l’un des dix premiers du monde (fin 2023, il représentait 4 % de la production mondiale totale de pétrole).5 Mais son principal secteur, avec une pondération de plus de 36 %, est celui des services financiers.6
Préoccupations et opportunités
Les dépenses publiques élevées restent un sujet de préoccupation majeur, mais nous pensons que toute restriction en la matière insufflerait de l’optimisme à ses marchés de capitaux. Le Brésil fait également exception dans la tendance mondiale à l’assouplissement des taux d’intérêt, puisque sa banque centrale a relevé les siens en septembre pour tenter d’endiguer les pressions inflationnistes. Le real brésilien devrait rester stable ou se renforcer quelque peu à court terme, notamment en raison de la baisse des taux d’intérêt aux États-Unis, ce qui, selon nous, pourrait profiter aux investisseurs étrangers.
Nous sommes encouragés par les progrès récents de la réforme de la TVA au Brésil, attendue depuis longtemps et qui pourrait donner un coup de pouce au secteur privé dans la mesure où les gains d’efficacité résultant d’une simplification du système fiscal pourraient stimuler l’investissement.
Le pays a vu l’expansion de son industrie manufacturière et de ses services s’accélérer en septembre, avec une hausse de la production dans les deux secteurs, ce qui témoigne d’une forte croissance de l’activité économique. De plus, son marché se négocie actuellement à ce qui nous apparaît comme des valorisations décotées. Selon le S&P Global, l’amélioration de la situation de l’industrie manufacturière au Brésil résulte d’une nouvelle augmentation de la production, d’un accroissement de la création d’emplois et d’une reprise de la croissance des ventes.7 L’indice PMI manufacturier du Brésil a atteint 53,2 (contre 50,4 en août ; les chiffres supérieurs à 50 indiquent une expansion), devancé uniquement par l’Inde à la fin du mois de septembre.
Illustration 1 : Indice des directeurs des achats du Brésil
PMI du Brésil
31 octobre 2021 - 30 septembre 2024

Sources : FactSet, Markit Economics. Consultez le site www.franklintempletondatasources.com pour obtenir des informations supplémentaires sur les fournisseurs de données.
On s’attend également à ce que le Brésil bénéficie d’un coup de pouce économique en 2027 grâce à sa candidature historique à l’organisation de la Coupe du monde féminine de la FIFA, une première non seulement pour le pays, mais aussi pour toute l’Amérique du Sud. Un événement pour lequel on peut s’attendre à voir moins de costumes et plus de visages peints à Rio, ville-hôte.
À court terme, nous pensons que les investisseurs devraient rester attentifs aux opportunités qui se présentent au Brésil et pourraient trouver ce que nous pensons être un point d’entrée intéressant sur ce marché aussi vaste que diversifié.
Illustration 2 : Les actions d’Amérique latine semblent abordables
Actions d’Amérique latine – Abordables
Valorisation attractive par rapport aux marchés développés, aux marchés émergents et à son propre historique

Sources : MSCI, IBES, FactSet. PER tel que représenté par les estimations de Bloomberg. L’Amérique latine est représentée par l’indice MSCI
Latin America, les marchés développés par l’indice MSCI World, les marchés émergents par l’indice MSCI EM, la région MOAN par l’indice MSCI Arabian Markets, l’Asie hors Japon par l’indice MSCI Asia ex Japan, l’Europe de l’Est par l’indice MSCI Eastern Europe. Les performances passées ne sont ni un indicateur ni une garantie des résultats futurs. Les indices ne sont pas gérés et il n'est pas possible d'y investir directement. Consultez le site www.franklintempletondatasources.com pour obtenir des informations supplémentaires sur les fournisseurs de données.
Illustration 3 : Les actions d’Amérique latine offrent des dividendes élevés
Actions d’Amérique latine – Dividendes élevés
Rendement élevé des dividendes par rapport aux marchés développés, aux marchés émergents et à son propre historique

Sources : FactSet, MSCI. L’Amérique latine est représentée par l’indice MSCI Latin America, les marchés développés par l’indice MSCI World, les marchés émergents par l’indice MSCI EM, la région MOAN par l’indice MSCI Arabian Markets, l’Asie hors Japon par l’indice MSCI Asia ex Japan, l’Europe de l’Est par l’indice MSCI Eastern Europe. Les performances passées ne sont ni un indicateur ni une garantie des résultats futurs.
Les indices ne sont pas gérés et il n'est pas possible d'y investir directement. Consultez le site www.franklintempletondatasources.com pour obtenir des informations supplémentaires sur les fournisseurs de données.
Définitions des indices
L’indice MSCI AC Asia ex Japan représente les grandes et moyennes capitalisations de deux des trois pays développés (DM) (hors Japon) et de huit marchés émergents (ME) d’Asie. Avec 1070 composantes, cet indice couvre environ 85 % de la capitalisation boursière ajustée du flottant dans chaque pays.
L’indice MSCI Arabian Markets Index reflète les moyennes et grandes capitalisations de 11 pays arabes. Avec 132 composantes, cet indice couvre environ 85 % de la capitalisation boursière ajustée au flottant dans chaque pays.
L’indice MSCI Eastern Europe représente les grandes et moyennes capitalisations de trois pays d’Europe de l’Est. Avec 20 composantes, cet indice couvre environ 85 % de la capitalisation boursière ajustée au flottant dans chaque pays.
L’indice MSCI Emerging Markets reflète les moyennes et grandes capitalisations de 24 pays émergents. Avec 1277 composantes, cet indice couvre environ 85 % de la capitalisation boursière ajustée du flottant dans chaque pays.
L’indice MSCI Latin America représente les grandes et moyennes capitalisations dans cinq pays émergents d’Amérique latine. Avec 94 composantes, cet indice couvre environ 85 % de la capitalisation boursière ajustée au flottant dans chaque pays.
L’indice MSCI World représente les moyennes et grandes capitalisations de 23 pays développés. Avec 1410 composantes, cet indice couvre environ 85 % de la capitalisation boursière ajustée du flottant dans chaque pays.
Notes de fin
- Source : « L’OCDE et le G20 ». OCDE.
- Source : « Brazilians Mostly Optimistic About Country’s Global Standing Ahead of G20 Summit ». Pew Research Center. 23 septembre 2024
- Source : « Brazil’s Bridges to the Future: How the Country Is Building Digital Infrastructure ». Carnegie Endowment for International Peace. 15 novembre 2023.
- Le pétrole inclut le pétrole brut, tous les autres liquides pétroliers et les biocarburants.
- Source : U.S. Energy Information Administration, Statistiques internationales de l’énergie, production totale de pétrole (pétrole et autres liquides), au 11 avril 2024. La production comprend la production nationale de pétrole brut, de tous les autres liquides pétroliers, de biocarburants et de gains liés au traitement des raffineries.
- Source : Indice MSCI Brazil (USD). Au 30 septembre 2024.
- Source : « S&P Global Brazil Manufacturing PMI ». S&P Global. 1er octobre 2024.
QUELS SONT LES RISQUES ?
Tout investissement comporte des risques, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi. Les titres en actions sont sujets à des fluctuations de cours et peuvent occasionner une perte de capital. Les dividendes peuvent fluctuer et ne sont pas garantis, et une entreprise peut réduire ou supprimer son dividende à tout moment.
Les investissements internationaux sont sujets à des risques spéciaux, dont les fluctuations des devises, ainsi que les incertitudes sociales, économiques et politiques qui peuvent en accentuer la volatilité. Ces risques sont amplifiés dans les marchés émergents. Les investissements dans des entreprises d’un pays ou d’une région spécifique peuvent connaître une plus grande volatilité que ceux qui présentent une plus importante diversification géographique.
Dans la mesure où le portefeuille investit dans une concentration de certains titres, régions ou secteurs, il est soumis à une volatilité plus importante. Les investissements liés aux matières premières sont soumis à des risques supplémentaires tels que la volatilité des indices de matières premières, la spéculation des investisseurs, les taux d’intérêt, les conditions météorologiques, les évolutions fiscales et réglementaires.
