CONTRIBUTEURS

Marcus Weyerer, CFA
Director of ETF Investment Strategy EMEA
Franklin Templeton ETFs

Dina Ting, CFA
Head of Global Index Portfolio Management,
Franklin Templeton ETFs
Le plan de relance de la Chine, plus ambitieux que prévu, a suscité un sursaut de grande ampleur, dopant la confiance des investisseurs vis-à-vis de son économie malmenée. Les mesures récemment annoncées, notamment les nouveaux outils dont dispose la banque centrale chinoise pour aider les entreprises à racheter leurs actions grâce à des prêts bancaires refinancés, ont déclenché une véritable ruée des investisseurs sur les actions chinoises le dernier vendredi de septembre. Les actions cotées à la bourse de Shanghai se sont envolées, avec un chiffre d’affaires qui a atteint 101 milliards de dollars dès la première heure d’ouverture des marchés.1 Dans un premier temps, elle a dû faire face à des problèmes de traitement des ordres et à des retards avant le dernier jour de septembre, lorsque les actions chinoises ont enfin enregistré leur meilleure journée depuis 16 ans.2
Avec les nouvelles réductions des taux directeurs chinois, la deuxième économie mondiale pourrait bien s’engager sur la voie d’une relance économique plus ciblée. Les efforts réitérés de la Chine visent à aider les sociétés de valeurs mobilières, les assureurs et d’autres investisseurs institutionnels à lever des fonds en améliorant leurs bilans. Nous considérons la réaction immédiate du marché à ces mouvements comme un indicateur fort qui témoigne non seulement de l’appétit des investisseurs pour la valeur, mais aussi d’une « peur de manquer » qui, selon nous, pourrait entraîner une reprise plus vigoureuse du marché. Il est probable que la couverture des positions courtes3 ait également joué un rôle. Les traders qui ont essuyé de lourdes pertes pourraient ne pas vouloir ou pouvoir parier à nouveau contre le gouvernement dans l’immédiat, ce qui serait susceptible, à notre avis, de renforcer la stabilité de cette dernière reprise. Malgré cela, étant donné que la faiblesse de la consommation intérieure, les difficultés du secteur du logement et d’autres problèmes structurels peuvent continuer à peser sur l’économie chinoise, il semble peu réaliste de tabler sur des solutions rapides. Cependant, le signal que ces mesures ont envoyé au marché semble plus fort qu’il ne l’a jamais été depuis au moins trois ans et a jeté les bases d’une amélioration de la manière dont le marché des actions chinoises est perçu.
Illustration 1 : Répartition du colis surprise
Ventilation du plan de relance surprise de la Chine
24 septembre 2024

Les risques géopolitiques externes entretiennent l’incertitude, tout particulièrement à l’approche de l’élection présidentielle aux États-Unis. Par ailleurs, les rumeurs concernant une éventuelle guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine persistent. Les analystes continuent à débattre au sujet des implications d’une présidence de Kamala Harris par rapport à un second mandat de Donald Trump à la Maison-Blanche. Les sondages actuels sur le scrutin américain indiquent toujours une course serrée à de nombreux niveaux de pouvoir élu. Les investisseurs pourront peut-être se rassurer à l’idée que le Congrès américain restera sans doute divisé, comme c’est le cas depuis plusieurs décennies, ce qui pourrait minimiser les changements législatifs radicaux.
Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas encouragés par le cran dont ont récemment fait preuve les dirigeants chinois dans leur volonté de stabiliser les marchés. En fait, ces mesures ont déjà permis aux actions des marchés émergents d’atteindre des sommets inégalés depuis plus de deux ans.4 Les marchés boursiers du Brésil et de la Corée du Sud, qui avaient tous deux atteint leur niveau plancher depuis le début de l’année en août, sont depuis lors repartis à la hausse.5 Il en va de même pour le marché mexicain, qui a vu ses actions progresser après avoir chuté début septembre.6
Toutefois, cette situation peut nous rappeler qu’il est nécessaire de saisir les opportunités du marché mondial à long terme.
Illustration 2 : Marchés asiatiques et émergents : un ensemble hétérogène
P/E LTM des marchés asiatiques et émergents sur 10 ans
Au 31 août 2024

Bien que le marché se focalise sur la Chine cette semaine (et que les dernières déclarations aient probablement amélioré les arguments à long terme en faveur d’une exposition aux actions chinoises), nous n’insisterons jamais assez sur l’importance de la diversification. La bifurcation des marchés asiatiques et émergents s’accentue, et nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive. Le cycle mondial des taux d’intérêt, les élections américaines et la fragmentation géopolitique étant autant de questions qui complexifient la situation, nous pensons que les investisseurs devraient privilégier la flexibilité et l’agilité dans ce climat économique.
Corée du Sud
De notre point de vue, les valorisations sud-coréennes associées à l’amélioration de la gouvernance d’entreprise et à la recherche de la valeur actionnariale constituent une base solide et offrent un potentiel de protection face aux risques. L’écosystème économique de l’IA, y compris les semi-conducteurs, reste certainement un moteur de croissance clé. En 2023, le marché de l’IA en Corée du Sud était évalué à 2,4 milliards de dollars US et il devrait atteindre 28,2 milliards de dollars US d’ici 2032.7 Bien que le pays accuse un léger retard par rapport à Taïwan dans la fabrication de microprocesseurs de pointe, et que l’accent mis sur l’électronique grand public ait constitué un frein par rapport à l’approche plus épurée de Taïwan, notre analyse montre que les valorisations devraient à présent refléter largement cette évolution. Si la croissance mondiale se maintient, nous pensons que la Corée du Sud pourrait devenir un exemple convaincant de changement.
Japon
Le ratio cours/bénéfice à terme pour le marché japonais se situe actuellement à peu près au même niveau que sa moyenne décennale de 16x.8 Toutefois, des changements structurels s’affirment, notamment des réformes d’entreprises et davantage de stimulants publics qui incitent les investisseurs à se tourner vers les actions japonaises.
Illustration 3 : Bénéfices courants des entreprises au Japon
Bénéfices courants des entreprises japonaises (en milliards de JPY)
1985-2023

Source : Bloomberg, ministère des Finances, 2023. Les données sont calculées par le ministère des Finances et s’entendent nettes d’impôts, avant dividendes. Analyse par Franklin Templeton. Le terme Abenomics désigne les politiques monétaires et fiscales mises en place par le Premier ministre japonais Shinzo Abe au cours de son second mandat (à partir de 2012) pour stimuler la croissance économique intérieure du Japon.
En 2023, la Bourse de Tokyo a pris des mesures qui obligent les sociétés cotées à se concentrer sur leur ratio cours/valeur comptable. L’augmentation des bénéfices des entreprises, favorisée par une inflation plus élevée mais encore modérée, pourrait permettre la mise en place de vastes programmes de rachat d’actions et de politiques plus attrayantes en matière de dividendes. Nous prévoyons que 2024 devrait marquer un record pour les rachats d’actions, qui ont déjà augmenté de 60 % en milieu d’année.9 Les investisseurs activistes internationaux ont commencé à s’en rendre compte et augmentent leur exposition au pays, ce qui devrait renforcer la pression sur les entreprises pour qu’elles améliorent la valeur actionnariale.
Conclusion
Nous pensons que les efforts concertés de la Chine pour revenir sur les marchés mondiaux sont un signal positif pour le pays et la région tout entière. Selon nous, les tendances à long terme telles que le leadership technologique, les valorisations attrayantes et le renforcement des capacités de production offrent aux investisseurs de nombreuses opportunités sur l’ensemble de la gamme des risques. Le chemin ne sera pas sans embûches, mais nous estimons que le principal risque pour l’investisseur pourrait consister à écarter ces marchés dans ses décisions d’allocation.
Notes de fin
- Source : Bloomberg, 27 septembre 2024.
- Source : Bloomberg, 30 septembre 2024. L’indice composite de la Bourse de Shanghai, également connu sous le nom d’indice SSE, est un indice boursier qui regroupe toutes les actions négociées sur cette place de marché. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des commissions, dépenses ou frais de vente. Les performances passées ne sont pas un indicateur ni une garantie des résultats futurs.
- La couverture des positions courtes consiste à racheter des titres empruntés afin de clôturer une position courte ouverte en réalisant une plus- ou moins-value.
- Source : Bloomberg, 25 septembre 2024. L’indice FTSE Emerging est un indice d’actions internationales qui suit les actions des marchés émergents du monde entier. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des commissions, dépenses ou frais de vente. Les performances passées ne constituent pas un indicateur ni une garantie des performances futures.
- Ibid.
- Ibid.
- Source : IMARC Group.
- Source : Bloomberg, MSCI, analyse de Franklin Templeton, août 2024.
- Source : « Les rachats d’actions au Japon atteignent 57 milliards de dollars et se rapprochent du record annuel. » NikkeiAsia. 12 juin 2024.
QUELS SONT LES RISQUES ?
Tout investissement comporte des risques, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi.
Les titres en actions sont sujets à des fluctuations de cours et peuvent occasionner une perte de capital.
Les investissements internationaux sont sujets à des risques spéciaux, dont les fluctuations des devises, ainsi que les incertitudes sociales, économiques et politiques qui peuvent en accentuer la volatilité. Ces risques sont amplifiés dans les marchés émergents. Ces risques sont amplifiés dans les marchés émergents.
La participation du gouvernement à l’économie reste importante et, par conséquent, les investissements en Chine seront soumis à des niveaux de risque réglementaire plus élevés que dans de nombreux autres pays.
Les investissements en Chine, à Hong Kong et à Taïwan comportent des risques spécifiques, notamment une liquidité réduite, l’expropriation, une fiscalité confiscatoire, des tensions commerciales internationales, des nationalisations, des réglementations en matière de contrôle des changes et une inflation rapide ; autant de facteurs qui peuvent avoir une incidence négative sur le fonds. Les investissements à Hong Kong et à Taïwan pourraient souffrir de leurs relations politiques et économiques avec la Chine.
Les ETF se négocient comme des actions, leur valeur de marché évolue à la hausse ou à la baisse et ils peuvent se négocier à des prix supérieurs ou inférieurs à leur valeur nette d’inventaire. Les commissions de courtage et les frais des ETF diminuent les rendements. Les parts d’ETF peuvent être achetées ou vendues pendant la journée à leur prix de marché à la bourse où elles sont cotées. Néanmoins, il ne peut pas être garanti qu’un marché des échanges actif pour des parts d’ETF sera développé et maintenu, ou que leur cote continuera ou restera la même. Les parts d'ETF sont négociables sur des marchés secondaires, mais elles ne peuvent pas être négociées dans toutes les conditions de marché et peuvent l'être avec des décotes significatives lors de périodes de tension du marché.
