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Principales conclusions

  • Le Tableau de bord sur les risques de récession de ClearBridge a enregistré trois nouveaux signaux négatifs ce mois-ci, concernant les expéditions par camion, les demandes d'allocations de chômage et le climat de l'emploi, ce qui l'a fait basculer plus profondément dans le rouge ou dans la zone de récession et suggère un net ralentissement de l'économie.
  • Les indicateurs avancés de la santé du marché du travail que sont le climat de l'emploi et les demandes d'allocations chômage se dégradent, ce qui laisse présager des pertes nettes d'emplois et une hausse du taux de chômage au cours de l'année 2023. Cette situation devrait à son tour freiner la consommation, qui est le pilier de la croissance économique américaine.
  • Une forte baisse des volumes des expéditions par camion confirme l'existence d'un ralentissement économique qui s'ajoute au retour à la normale de la chaîne d'approvisionnement, dont les effets semblent s'être en grande partie dissipés.

Les marchés boursiers minimisent les difficultés macroéconomiques, pour l'instant

Un début de saison avec des bénéfices meilleur que prévu, associé à la persistance des craintes de récession, est à l'origine d'un bras de fer entre les optimistes et les pessimistes. En conséquence, les actions américaines sont demeurées remarquablement stables le mois dernier, l'indice S&P 500 se négociant dans une fourchette étroite de 2,5 % tout au long du mois et clôturant en hausse de seulement 1,6 %. En dépit de l'évolution du marché, les données économiques du mois d'avril se sont avérées globalement faibles, comme le montre l'indice américain Citi Economic Surprise Index, qui a chuté de 57 à 22 au cours du mois. Compte tenu de cette détérioration, il n'est pas surprenant que le Tableau de bord des risques de récession de ClearBridge (Illustration 1) ait enregistré trois nouveaux signaux négatifs ce mois-ci, les expéditions par camion et les demandes d'allocations de chômage passant du vert au jaune, et le climat de l'emploi passant du jaune au rouge.

 

Illustration 1 : Tableau de bord sur les risques de récession de ClearBridge

Source : ClearBridge Investments.

Deux de ces indicateurs – le climat de l'emploi et les demandes d'allocations chômage – sont des indicateurs avancés de la santé du marché du travail, qui continue de faire preuve d'une résistance remarquable. Si on en croit l'histoire, les pertes nettes d'emplois et l'augmentation du taux de chômage devraient apparaître vers la fin de l'année 2023. Si l'on se concentre tout d'abord sur le climat de l'emploi, les personnes interrogées font état de difficultés accrues dans la recherche d'un emploi. La part des personnes ayant répondu que les emplois sont abondants dans le Conference Board Consumer Confidence Index® a chuté de 56,7 % il y a un peu plus d'un an à 48,4 % actuellement (voir Illustration 2), tandis que la part des personnes ayant répondu que les emplois sont difficiles à décrocher a augmenté, mais demeure faible. L'écart entre les deux tend à laisser présager des ralentissements de la consommation – les consommateurs hésitent à faire des achats marginaux parce qu'ils ont moins confiance dans leur capacité à trouver un emploi en cas de besoin – et s'est inversé au cours des derniers mois.

Illustration 2 : Le climat de l'emploi témoigne d'une certaine lassitude

Données au 31 mars 2023, dernières données disponibles au 30 avril 2023. Source : FactSet, Conference Board, National Bureau of Economic Research. 

Le deuxième indicateur de détérioration du marché du travail est le nombre de demandes d'allocations de chômage, qui a augmenté en 2023 (voir Illustration 3). Début avril, le Bureau of Labor Statistics a publié une mise à jour des facteurs d'ajustement saisonnier pour les demandes d'allocations de chômage qui ont eu un impact ces dernières années. Ces modifications ont notamment eu pour effet que les demandes d'allocations de chômage ont été plus fortes (plus basse) durant l'été 2022, mais plus faibles (plus haute) au début de 2023 que ce que l'on pensait auparavant. Les demandes d'allocations chômage ont été irrégulières au cours des deux derniers mois – conformément à leur nature et à la raison pour laquelle nous (et beaucoup d'autres analystes) nous concentrons sur leur moyenne mobile sur quatre semaines – mais elles ont clairement atteint une fourchette plus élevée que celle observée au cours du second semestre 2022. Cette augmentation des demandes d'allocations n'est pas surprenante dans la mesure où les entreprises subissent des pressions sur les marges en raison d'un pouvoir de fixation des prix réduit, associé à des structures de coûts plus rigides.

Illustration 3 : Les demandes d'allocations chômage, un danger en vue.

Données au 21 avril 2023. Source : Bloomberg, BLS.

L'augmentation du nombre de demandeurs d'allocations de chômage pour la première fois est de mauvais augure pour la consommation future, d'autant plus que les hauts revenus représentent une part disproportionnée de l'augmentation du nombre de demandeurs d'allocations aujourd'hui, ce qui n'est pas courant. Cela laisse supposer que les généreuses indemnités de départ accordées au moment du licenciement sont peut-être sur le point de disparaître. De même, il est de mauvais augure pour la croissance économique future que ces travailleurs soient incapables de trouver un nouvel emploi, une perspective qui semble d'autant plus délicate dans la mesure où le climat de l'emploi s'est détérioré.

Le marché du travail n'est pas le seul secteur de l'économie à éprouver des difficultés. Soixante-douze pour cent du total des expéditions transportées chaque année l'est par camion, et l'indice de tonnage des camions de l'American Trucking Association a connu en avril l'une des pires baisses mensuelles jamais enregistrées depuis le début des années 1970 (voir Illustration 4). Les difficultés rencontrées par la chaîne d'approvisionnement semblent s'être à présent résorbées, le Global Supply Chain Pressure Index de la Fed de New York affichant un écart-type de -1 par rapport à +3 il y a un peu plus d'un an. Ce phénomène contribue à son tour à la baisse des volumes de marchandises, car les embouteillages se sont réduits, les stocks ont été reconstitués et moins de "marchandises" circulent dans l'économie en général, ce qui laisse présager un nouveau ralentissement de l'activité.

Illustration 4 : Le tonnage des camions ralentit

Données au 31 mars 2023. Source : ATA, NBER et Bloomberg.

Ces trois modifications des signaux du tableau de bord confirment l'idée que l'économie américaine a connu un ralentissement considérable de l'activité économique en mars et en avril. Le tableau de bord comporte désormais dix signaux sous-jacents rouges et deux jaunes, ainsi qu'un signal global rouge foncé indiquant une récession. Ces dix derniers mois, nous avons considéré qu'une récession était l'issue la plus probable, bien que le calendrier ait toujours été incertain et qu'elle n'ait jamais été imminente. Même si nous sommes toujours convaincus que nous ne sommes pas encore entrés en récession, nous sommes moins confiants qu'il y a deux mois, compte tenu de la chute des dominos (nouveaux signaux du tableau de bord), et nous estimons que le début de la récession devrait se produire au cours des prochains trimestres. Compte tenu de cette analyse, nous continuons de penser que les actions défensives et de grande qualité seront récompensées dans les prochains mois.



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