Points essentiels à retenir
- Nous sommes encouragés par le rebond des actions sensibles aux taux d’intérêt au cours des derniers mois, et estimons que le récent revirement de la Banque du Canada vers une politique plus conciliante, conjugué à la probabilité de nouvelles baisses de taux, devraient ouvrir la voie à une nouvelle rotation vers les actions à rendement plus élevé.
- Le fort degré d'optimisme quant aux futures mesures d'assouplissement monétaire, la croissance soutenue de l'économie et le profil solide des bénéfices des entreprises laissent peu de marge d'erreur dans les secteurs du marché où les valorisations sont particulièrement élevées. Par conséquent, nous conservons un positionnement relativement plus défensif que d’habitude.
- Nous nous réjouissons des incertitudes et de la volatilité accrue du marché, car cela nous donne des occasions d’adopter une position plus musclée et de profiter des bouleversements à court terme du marché, notamment dans les valeurs cycliques et de croissance les moins appréciées.
Un virage monétaire plus conciliant stimule le rebond des actions
Les actions canadiennes ont bien réagi au virage conciliant amorcé par la politique monétaire nord-américaine en 2024, l'indice de rendement total composé S&P/TSX ayant surpassé l'indice américain S&P 500 au troisième trimestre. Il s’agit du premier trimestre au cours duquel le marché canadien des actions a surpassé le marché américain depuis 2022. En fait, le S&P/TSX a surpassé la plupart des indices primaires des marchés boursiers des pays développés depuis la fin mai 2024. Depuis le début de l’année et jusqu’en novembre, l’indice a progressé de près de 26 %, en passe de réaliser ses meilleurs résultats depuis 2021. Les rendements ont été portés par une baisse des taux d’intérêt à court terme, la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ayant réduit leurs taux de 125 points de base et de 75 points de base, respectivement.
Illustration 1 : Les actions canadiennes comblent l’écart de rendement

Au 30 novembre 2024. Source : FactSet. Le rendement est exprimé en dollars canadiens et ne tient pas compte des frais.
Bien que la reprise ait été globale, 10 secteurs GICS sur les 11 du S&P/TSX ayant enregistré des rendements à deux chiffres, les technologies de l’information, les services financiers, l’énergie et les matériaux se sont démarqués en haut du tableau. En revanche, les services de communication ont été particulièrement atones tout au long de l’année.
Illustration 2 : Rendement de l’indice composé S&P/TSX par secteur

Au 30 novembre 2024. Source : FactSet. Le rendement est exprimé en dollars canadiens et ne tient pas compte des frais.
L'année dernière, nous avions relevé que les secteurs victimes de ventes excessives et sensibles aux taux d'intérêt, à savoir les services aux collectivités, l'immobilier et les services de communication, ainsi que les banques dans le secteur financier, sauraient bénficier d'un cycle d'assouplissement offrant de solides rendements corrigés des risques. Alors que les services financiers, les services aux collectivités et les infrastructures énergétiques ont été des acteurs solides de l’essor du marché boursier canadien, les sociétés sensibles aux taux d’intérêt et les sociétés défensives sont demeurées globalement à la traîne.
Malgré le dénuement persistant de leurs résultats au cours des deux dernières années, nous sommes encouragés par le rebond des valeurs sensibles aux taux d'intérêt au cours des derniers mois, en lien avec la baisse des taux du marché, et nous estimons que ces segments à rendement plus élevé demeurent prometteurs. La politique monétaire précédemment musclée de la Banque du Canada a donné lieu à des flux de fonds disproportionnés vers des produits à revenu fixe à faible risque, notamment des dépôts à terme, des Fonds du marché monétaire et des Fonds communs de placement à taux d’intérêt élevé et des FNB. Toutefois, le récent revirement de la banque centrale vers une politique plus conciliante et la probabilité de nouvelles baisses de taux devraient ouvrir la voie à une nouvelle rotation vers les actions à rendement plus élevé.
L’économie, quoique toujours résiliente, montre des signes de ralentissement, car les effets à retardement d’une politique monétaire contraignante, qui a débuté en 2022, commencent à se faire sentir. Bien que des progrès importants aient été accomplis dans la maîtrise de l’inflation, la confiance des consommateurs est récemment devenue plus réservée, entraînant un fléchissement des dépenses. Cette tendance est particulièrement évidente chez les consommateurs à revenus moyens et faibles, qui sont confrontés à des contraintes financières plus importantes en raison de la hausse des taux d’intérêt et des pressions inflationnistes. Le marché du travail, autrefois tendu, s’est stabilisé plus récemment et montre des signes de ralentissement progressif : le rythme des nouvelles embauches ralentit, la croissance des salaires s’essouffle et les demandes d’allocations chômage augmentent.
Le marché boursier conservant son optimisme face à un scénario apparemment favorable de baisse des taux, d'une croissance soutenue de l'économie et d'un profil solide des bénéfices des entreprises, la marge d'erreur semble néanmoins étroite. Ce qui est particulièrement vrai pour les secteurs du marché présentant des valorisations plus excessives, où le risque de baisse est considérable si l’économie se porte moins bien que prévu. En conséquence, nous conservons toujours un positionnement relativement plus défensif que d’habitude.
L’énergie bien placée pour dominer les produits cycliques
Cela dit, nous avons identifié certaines occasions en dehors du spectre défensif et des taux d’intérêt, en nous intéressant aux valeurs cycliques et de croissance les moins appréciées, avec de récents achats et ajouts aux positions existantes dans les secteurs des produits industriels, de l’énergie, des services financiers et des matériaux. Sous l’effet de ce que nous considérons comme des contre-courants passagers, les valorisations actuelles de certaines actions dans ces secteurs ne reflètent pas la qualité de leurs activités sous-jacentes ni leur potentiel de croissance.
L’un des secteurs à mettre en avant est celui de l’énergie, en particulier au vu des récents événements géopolitiques. Le secteur a connu une volatilité accrue des prix du pétrole et une faiblesse des prix du gaz naturel au Canada, mais a tout de même réussi à inscrire de bons résultats en 2024. Alors que la demande mondiale d’énergie jouera un rôle important dans la détermination des prix du brut, les perspectives sur les prix régionaux du brut et du gaz naturel dans l’ouest du Canada devraient s’améliorer au cours de l’année à venir, étant donné que l’extension tant attendue du gazoduc Trans Mountain est désormais en ligne et que LNG Canada devrait commencer à exporter du gaz naturel liquéfié en 2025.
En effet, notre positionnement défensif nous servira de munitions que nous pourrons déployer pour saisir de meilleures occasions. Nous nous réjouissons des incertitudes et de la volatilité accrue du marché, qui pourraient permettre à nos stratégies de bénéficier de ce positionnement patient et délibéré. Le moment venu, cela devrait également nous permettre d’adopter une position plus musclée et de profiter des bouleversements à court terme du marché.
Notre méthodologie de placement est fondée sur une stratégie ascendante, où nous visons essentiellement à repérer les inefficiences du marché et à en tirer parti. Cette approche est soutenue par notre culture axée sur la patience, ce qui nous permet de prendre des décisions bien informées, par exemple lorsqu'il y a des divergences entre les prévisions et les paramètres fondamentaux sous-jacents. Bien que nous considérions certains segments du marché boursier comme sensibles à la volatilité, nous découvrons continuellement des occasions prometteuses, en particulier dans les secteurs et les titres qui n’ont pas suivi le rythme des zones les plus favorisées du marché. Néanmoins, nous gardons le cap sur les valorisations et un bêta plus bas, et agissons de manière sélective dans la poursuite de la croissance.
Source pour les rendements : Interne. Source pour l’indice de référence : Standard & Poor’s.
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