Points essentiels à retenir
- Nous continuons à trouver de la valeur dans des sociétés de premier ordre temporairement délaissées en raison de défis macroéconomiques ou sectoriels dans des domaines tels que les matériaux, l’énergie et les services financiers, ainsi que dans certains noms dans les secteurs des produits industriels et des TI confrontés à des risques perçus en raison de l’IA.
- Nous apprécions la conjoncture pour les placements en dividendes en 2026, plus particulièrement dans les secteurs présentant des flux de trésorerie de qualité et des valorisations attrayantes, tels que les services aux collectivités, et nous pensons que les bonnes occasions dépendront de l’apparition d’inefficacités sur le marché.
- L’or, qui représente désormais plus de 12 % du S&P/TSX après une forte hausse en 2025, pourrait exercer une influence considérable sur les résulats du marché dans son ensemble si les prix de l’or ou la confiance changeaient de manière significative.
À l’horizon 2026, l’environnement boursier canadien est marqué à la fois par des risques importants et des débouchés prometteurs. Alors que certaines zones du marché boursier semblent vulnérables, nous continuons à découvrir des perspectives attrayantes, en particulier dans les secteurs et les titres qui sont restés à la traîne des segments plus dynamiques du marché. Pour obtenir un aperçu détaillé de l’année à venir, nous nous sommes récemment entretenus avec Garey Aitken, responsable des actions canadiennes, et Ryan Crowther, gestionnaire de portefeuille.
Q. : Commençons par un aperçu général de l’économie canadienne. Quels sont les principaux risques macroéconomiques que vous surveillez?
Garey Aitken : Compte tenu de la volatilité accrue depuis l’entrée en fonction de la nouvelle administration américaine en janvier, la gestion des risques pour l’année à venir exige une attention particulière. Les tensions géopolitiques et économiques mondiales, notamment les conflits persistants et l’évolution des relations commerciales, continuent de créer de l’instabilité. La renégociation prochaine de l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) est le principal facteur d’incertitude pour les actions canadiennes. Étant donné les relations économiques étroites du Canada avec les États-Unis et le Mexique, les modalités de cet accord commercial crucial auront un impact sur le commerce transfrontalier, les bénéfices des sociétés et la confiance des investisseurs.
La politique monétaire est un autre domaine d’intérêt : bien que la Réserve fédérale ait rejoint la Banque du Canada pour assouplir sa politique, le calendrier et l’ampleur des nouvelles baisses de taux restent incertains, en particulier si les pressions inflationnistes réapparaissent.
Q. : Comment les consommateurs s’en sortent-ils?
Garey Aitken : Les Canadiens doivent faire face à un coût de la vie élevé et à un marché du travail en perte de vitesse, des conditions rendues encore plus difficiles par l’« incertitude stratégique » de l’administration américaine, qui a réduit à néant les placements des sociétés au Canada. Nous disons souvent, cependant, que l’économie canadienne n’est pas le marché des actions canadiennes, une grande partie des actifs et des opérations sous-jacents de nombreuses actions canadiennes se situant au-delà de nos frontières, et que la croissance économique mondiale devrait dépasser la dynamique nationale.
Q. : Passons maintenant au marché des actions. Quels sont les principaux risques que vous gérez sur un marché qui a atteint de nouveaux sommets pendant la majeure partie de l’année 2025?
Garey Aitken : La forte hausse des prix des actions tout au long de l’année 2025 accroît le risque d’une volatilité liée aux valorisations et de corrections possibles du marché si les bénéfices ne répondent pas aux attentes. Les résultats ont également été très concentrés dans quelques secteurs. Au moment où nous écrivons ces lignes, le 21 novembre, le secteur des matériaux a progressé de plus de 70 % depuis le début de l’année, tandis que les secteurs suivantses plus porteurs après celui-ci, à savoir les services financiers et les biens de consommation cyclique, ont progressé de plus de 24 %, ce qui correspond globalement au rendement global de l’indice composé S&P/TSX. Les huit autres secteurs sont moins porteurs.
Illustration 1 : Les matériaux dominent la performance du marché

L’histogramme montre le rendemen depuis le début de l’année 2025 jusqu’au 20 novembre 2025. Source : FactSet. Remarque : L’or est inclus dans le sous-secteur Métaux et exploitation minière.
Le sous-secteur de l’or dans les matériaux, qui représente maintenant plus de 12 % du S&P/TSX après avoir grimpé de plus de 100 % en 2025, pourrait exercer une influence considérable sur les résulats du marché dans son ensemble si les prix de l’or ou la confiance changeaient de manière significative. Nous l’avons déjà constaté (et nous avons géré avec diligence notre exposition à l’or), car les fortes hausses de l’or sur le marché canadien reflètent les caractéristiques uniques du métal précieux.
Q. : Malgré la flambée des prix de l’or, ce secteur du marché offre-t-il encore des débouchés?
Ryan Crowther : Avec l’évolution sans précédent du prix de l’or, nous nous attendons à une réaction favorable aux actionnaires de la part des producteurs. Les sociétés qui versent déjà des dividendes sont susceptibles de les augmenter, et certaines sociétés qui ne versent pas de dividendes peuvent maintenant trouver la capacité de commencer à en verser. Nous nous attendons également à voir, et nous avons déjà vu, les sociétés consacrer davantage de flux de trésorerie disponibles aux rachats d’actions. Malgré cela, nous restons concentrés sur la qualité des flux de trésorerie tout au long du cycle et, bien sûr, sur la valorisation. Notre exposition au secteur de l’or se limite à ce que nous considérons comme les sociétés de la plus haute qualité.
Nous apprécions la conjoncture pour les placements en dividendes en 2026 et pensons que de bonnes occasions se présenteront comme toujours, mais qu’elles dépendront entièrement de l’apparition d’inefficacités sur le marché. Nous continuons à mettre l’accent sur des facteurs qualitatifs tels que tels que la répartition judicieuse du capital, la solidité financière, la croissance à long terme et la rentabilité, le tout dans une optique de valorisation.
Q. : Les services aux collectivités restent une surpondération constante dans les portefeuilles d’actions de base et de dividendes de ClearBridge. Qu’est-ce qui vous plaît dans le secteur actuellement?
Ryan Crowther : Les services aux collectivités offrent une grande visibilité sur les flux de trésorerie et ont récemment bénéficié de tendances macroéconomiques favorables telles que l’augmentation de la demande d’électricité alimentée par la croissance des centres de données d’IA. Les sociétés que nous détenons dans ce secteur ont fait preuve d’une solide exécution opérationnelle dans le cadre d’une surveillance réglementaire favorable. Certaines de nos participations dans les services aux collectivités sont également bien placées pour tirer parti des possibilités d’expansion énergétique, les producteurs canadiens cherchant à élargir leur marché, tandis que d’autres sont des acteurs mondiaux exposés à l’amélioration des tendances de croissance à l’extérieur du Canada. Les services aux collectivités ont également tendance à atténuer la volatilité de nos portefeuilles tout au long du cycle de marché.
Q. : En 2025, nous avons constaté une nette divergence entre la croissance axée sur la dynamique et les gagnants liés à l’IA par rapport au reste du marché des actions. En tant que gestionnaires actifs, comment pouvez-vous tirer parti de cette dispersion à l’avenir?
Ryan Crowther : Bien que l’IA n’exerce pas une influence aussi importante sur le marché canadien qu’aux États-Unis, l’essor de l’IA a créé la perception de gagnants et de perdants. Shopify, la deuxième plus grande composante de l’indice, est considérée comme gagnante, et les titres des infrastructures infonuagiques et d’IA ont également enregistré un rendement supérieur. Dans le même temps, de nombreux noms du secteur des logiciels et des services informatiques sont dans le camp des perdants en raison du sentiment négatif suscité par les risques liés à l’IA.
Outre ces secteurs des technologies de l’information, les secteurs qui ont pris du retard lors des récentes reprises, tels que certains segments dans les produits industriels, les matériaux, l’énergie et les services financiers, offrent des points d’entrée intéressants grâce aux valorisations actuelles et à la possibilité d’une amélioration de la confiance à mesure que ces sociétés démontrent leur résilience. Notre équipe continue de trouver de la valeur dans des sociétés de premier ordre, aux indicateurs fondamentaux solides, qui sont temporairement délaissées en raison de problèmes macroéconomiques ou sectoriels. En outre, l’innovation et les changements structurels en cours dans les domaines de la technologie, des énergies renouvelables et des infrastructures laissent entrevoir un potentiel de croissance à long terme.
Q. : Le nouveau budget canadien prévoit des placements dans certains de ces domaines. Dans quelle mesure pensez-vous que les nouvelles dépenses auront un effet catalyseur?
Garey Aitken : Le plus gros effort budgétaire concerne les améliorations des infrastructures. La revitalisation des principaux systèmes publics de distribution d’eau, des transports, de l’aménagement du territoire et des installations de soins de santé devrait être un moteur pour les sociétés d’ingénierie et de conseil. Les fonds destinés à améliorer le commerce mondial grâce à des placements dans les ports, les chemins de fer et les routes commerciales indiquent que l’accent est mis sur la résilience économique grâce à un meilleur accès aux marchés étrangers. Cet engagement devrait profiter directement aux opérateurs ferroviaires canadiens en favorisant la croissance des volumes et l’efficacité à long terme du réseau.
D’autres dépenses importantes sont destinées à améliorer la productivité et la compétitivité des sociétés canadiennes ainsi que l’engagement du pays en matière de défense dans le cadre de l’OTAN. La nouvelle super-déduction pour la productivité vise à stimuler les placements en capital en permettant des amortissements accélérés pour les équipements de fabrication avancés, les énergies propres et les technologies d’automatisation. L’augmentation des dépenses consacrées à la préparation militaire, à la cybersécurité et à la protection de la souveraineté devrait profiter aux sociétés liées à la défense et à la sécurité.
Conclusion
Compte tenu de l’appréciation substantielle des prix des actions au cours de l’année 2025 et des incertitudes mondiales persistantes, nous abordons l’année 2026 avec une orientation plus défensive. Nous conservons des répartitions plus importantes dans les sociétés résilientes et génératrices de liquidités dans des secteurs tels que les biens de consommation courante et les services aux collectivités, tout en augmentant de manière sélective notre exposition aux titres cycliques et axés sur la croissance dont la valorisation est erronée. Cette approche défensive permet de déployer des capitaux de manière flexible lorsque la volatilité accrue ou les corrections du marché créent des possibilités.
QUELS SONT LES RISQUES?
Tous les placements comportent des risques, dont une perte possible de capital. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Veuillez noter qu’un investisseur ne peut pas investir directement dans un indice. Les rendements des indices non gérés ne tiennent pas compte des frais, des dépenses ou des commissions de vente.
Les titres de participation sont tributaires de la fluctuation des cours et peuvent entraîner une perte de capital. Les sociétés à grande capitalisation peuvent perdre la faveur des investisseurs en fonction des conditions du marché et de l’économie. Les actions à petite et moyenne capitalisation comportent un degré de risque et de volatilité plus élevé que les actions à grande capitalisation.
Les matières premières et les devises comportent des risques accrus liés à la situation des marchés, politique, réglementaire et climatique et ne conviennent pas forcément à tous les investisseurs.
Les bons du Trésor américain sont des titres de créance directs « émis et entièrement garantis » par le gouvernement des États-Unis. Cette garantie concerne les versements de capital et d’intérêts des bons du Trésor américain, à condition que l’investisseur conserve les titres jusqu’à l’échéance. Contrairement aux bons du Trésor américain, les titres de créance émis par des institutions et organismes fédéraux, ainsi que les instruments connexes, ne sont pas toujours entièrement garantis par le gouvernement des États-Unis. La garantie du gouvernement des États-Unis à l’égard des versements de capital et d’intérêts ne concerne pas les pertes découlant de la baisse de valeur marchande de ces titres.
Une gestion active ne garantit pas de gains ni ne protège contre les baisses du marché.


