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Au troisième trimestre 2019, des périodes de volatilité ont affecté les marchés à travers le monde à cause des incertitudes persistantes quant à la croissance et au commerce mondiaux. Les banques centrales en ont pris acte : pour la première fois depuis plus de dix ans, la Réserve fédérale américaine a réduit son taux directeur, tandis que la BCE a diminué elle aussi ses taux tout en relançant l’assouplissement quantitatif. Dans ce contexte, nos responsables des investissements expliquent pourquoi ils ne prévoient aucune récession à court terme, tout en adoptant néanmoins une approche à la fois prudente et souple.

Sujets de discussion abordés :

  • Récession : distinguer les faits des craintes
  • Les conséquences de la politique monétaire
  • Les risques géopolitiques passent à l’avant-plan
  • Chocs potentiels

Global macro

Michael Hasenstab, Ph.D.

  • Il y a dix ans, l’idée que les banques centrales réduiraient leurs taux d’intérêt en présence d’une augmentation des salaires, d’un chômage au plancher et d’une croissance économique raisonnable, aurait paru assez peu conventionnelle. Nous sommes tout bonnement incapables de prédire certains résultats de cette expérience.
  • Dans la perspective du ralentissement économique qui finira par survenir, nous nous interrogeons : « Quels sont les outils de politique qui restent pour relancer la croissance ? » Les gouvernements ont déjà dépensé de l’argent et les banques centrales ont déjà réduit les taux d’intérêt à titre préventif pour réagir à un choc potentiel qui ne s’est pas encore produit, de sorte que les décideurs sont à court d’outils.
  • Nous devons nous demander si des taux d’intérêt exceptionnellement bas ne poussent pas les investisseurs qui recherchent de meilleurs rendements vers des actifs plus risqués à des valorisations plus élevées et peut-être moins liquides. Il est certainement avisé de construire un portefeuille plus prudent, car quand on regarde l’horizon, il est difficile d’imaginer une période de stabilité géopolitique, du moins à court terme. Nous pensons qu’il est important que les investisseurs soient agiles, c’est-à-dire qu’ils se positionnent activement pour faire face à des risques plus élevés à l’avenir.
  • Les valorisations tendues, le manque d’instruments politiques dont disposent les banques centrales et les ministères des Finances pour contrer une inévitable baisse des cours et la diminution de la liquidité des marchés parce que les investisseurs achètent des actifs plus risqués sont autant de conditions qui contribuent à un potentiel embrasement des marchés.

Solutions multi-actifs

Edward D. Perks, CFA

  • Dans l’immédiat, le principal problème est l’incertitude de la politique économique. Pas seulement du point de vue de son impact sur l’économie réelle mais aussi, et c’est peut-être encore plus important, avec la question de savoir comment on pourrait le résoudre… ou à quel point elle pourrait s’aggraver. L’incertitude entourant les échanges commerciaux a quelque peu restreint les perspectives pour les actions.
  • Je pense que nous devons chercher à identifier les forces qui ont ralenti la performance du marché. Si l’incertitude s’accroît au point que les entreprises commencent réellement à réduire leurs dépenses en capital, cela pourrait être un mécanisme autoréalisateur qui freine la croissance.
  • L’unique choc ou variable qui, à mon avis, pourrait avoir une incidence réelle sur les marchés financiers serait une détérioration de la confiance des consommateurs. Le consommateur a été une force dans l’économie américaine et mondiale. Nous voyons que la croissance de l’emploi et des salaires se poursuit. Mais l’incertitude liée au commerce pourrait-elle peser sur le sentiment des consommateurs et des entreprises au point de provoquer d’importantes failles ?
  • En tant qu’investisseurs multi-actifs, lorsque nous regardons les taux souverains négatifs dans le monde et les très faibles rendements absolus dans un large éventail de secteurs obligataires aux États-Unis, il arrive un moment où nous devons nous demander où sont les alternatives. Les temps sont difficiles pour les investisseurs.

Obligations

Sonal Desai, Ph.D.

  • Je ne vois pas comment les choses pourraient bien se terminer quand les banques centrales – en particulier la Réserve fédérale américaine, la Fed – semblent vouloir se protéger contre une menace perçue de déflation et continuent à pousser les investisseurs vers des actifs plus risqués et moins liquides. Avec un taux de chômage historiquement bas aux États-Unis, la Fed semble anticiper une situation déflationniste apparemment hypothétique. Compte tenu de la croissance des salaires combinée à l’impact des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine, il faudra à un moment où un autre envisager une hausse de l’inflation.
  • Nous continuons à observer une croissance très robuste des salaires. Ainsi, même si l’on pourrait assister à une récession des bénéfices, si elle n’est pas déjà là, je ne suis pas sûre que cela se traduise à court terme par une récession de l’économie réelle aux États-Unis.
  • Il faut que les investisseurs revoient leurs attentes, car nous traversons une période où les taux des obligations sont incroyablement bas. Il est en outre difficile – et peu réaliste – de vouloir générer le type de rendement auquel les investisseurs se sont habitués sans risque ni volatilité.
  • Le populisme social est une préoccupation majeure. Certaines idées, que je considère comme effrayantes, circulent. Par exemple, la théorie monétaire moderne dit essentiellement que la banque centrale devrait et peut continuer à imprimer de la monnaie pour financer les déficits, ce qui est censé financer le revenu de base universel ou autre chose. J’estime que c’est une approche vraiment dangereuse.

Actions

Stephen H. Dover, CFA

  • Du point de vue des actions, nous sommes également très prudents, même si nous identifions de nombreuses opportunités sur les marchés mondiaux. Je pense qu’à ce stade, les actions sont une opportunité au niveau du rendement. Le rendement sur les bénéfices reste beaucoup plus élevé que celui des obligations.
  • Suite aux rachats d’actions, la croissance du BPA a supplanté celle des bénéfices absolus, surtout aux États-Unis. Ces rachats ont réellement soutenu le marché, du moins aux États-Unis.
  • Je suis toujours étonné de la capacité des entreprises à s’adapter à divers environnements ; par contre, elles restent pantoises face à l’incertitude. On voit émerger de nombreux risques géopolitiques qui pourraient encore aggraver l’incertitude. Cela dit, les risques ou les changements géopolitiques peuvent aussi créer de nouvelles opportunités. Par exemple, au niveau du Brexit et du marché britannique, on voit que des entreprises se sont adaptées ou seront capables de le faire, et qu’elles devraient bien s’en sortir quoi qu’il arrive.
  • S’il y a des chocs, nous pensons qu’ils prendront la forme d’un manque de liquidité du marché. C’est quelque chose dont il faut s’inquiéter.


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