CONTRIBUTEURS

Francis Gannon
Co-Chief Investment Officer, Managing Director
Un nouveau trimestre positif pour la plupart des actions américaines
Bien que ralenties par une fin d’année volatile et baissière, les actions de petite capitalisation, mesurées par l’indice Russell 2000, ont terminé l’année 2024 avec un deuxième trimestre positif consécutif, gagnant 0,3 % au quatrième trimestre 2024. Contrairement à ce qui s’est passé au troisième trimestre 2024, l’indice des petites capitalisations n’a pas suivi le rythme des grandes capitalisations : l’indice Russell 1000 a progressé de 2,7 % au quatrième trimestre 2024. Curieusement, les rendements des actions américaines ont affiché une évolution en forme de coupe au cours du dernier trimestre de 2024. L’indice Russell Microcapitalisations a progressé de 5,9 %, tandis que l’indice Russell Top 50 des très grandes capitalisations a augmenté de 5,5 %. Les petites capitalisations ont également atteint un nouveau sommet le 25/11/24, plus de trois ans après le précédent sommet du 8/11/21, ce qui en fait la troisième période la plus longue avant qu’un nouveau sommet ne soit atteint en plus de 45 ans d’histoire de l’indice.
La coupe du marché boursier américain
Rendement de l’indice Russell, 30/09/24-31/12/24
Source : Russell Investments. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs.
Comme ce fut le cas au troisième trimestre 2024, le rendement positif du dernier trimestre de l’année a masqué une certaine volatilité, car la plupart des actions, quelle que soit leur capitalisation boursière, ont titubé vers la ligne d’arrivée de 2024, ce qui a fait de décembre un mois inégal pour les principaux indices nationaux, mais bien pire pour les indices des petites et microcapitalisations.
Malgré les résultats décevants de décembre, l’année a été excellente pour les petites capitalisations en termes absolus, le Russell 2000 ayant progressé de 11,5 %. Néanmoins, 2024 a également marqué une huitième année consécutive de rendement inférieur par rapport aux actions à grande capitalisation. En fait, le Russell 2000 n’a battu le Russell 1000 que pendant quatre des vingt dernières années civiles, avec un rendement supérieur moyen de 6,1 %. La dernière fois, c’était en 2016, ce qui fait de la période se terminant le 31/12/2024 la plus longue période de rendement inférieur mesuré par année civile depuis la création de chaque indice le 31/12/1978. Bien que nous soyons conscients du fait que nous attendons depuis longtemps une période durable de leadership pour les petites capitalisations, nous voyons des signes prometteurs pour ces dernières à l’horizon.
Une nouvelle année faste pour les grandes capitalisations
Rendements de l’indice Russell, 31/12/23-31/12/24
Source : Russell Investments. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs.
Un monde différent
Le quatrième trimestre a été marqué par une divergence prononcée entre les actions américaines et leurs homologues mondiales. Les indices MSCI Monde tous pays hors États-Unis de sociétés à petite capitalisation et MSCI Monde tous pays hors États-Unis de sociétés à grande capitalisation ont tous deux baissé au 4e trimestre 24, perdant respectivement -7,7 % et -7,6 %. Avec les troubles politiques qui affectent l’Allemagne, la France et le Canada, ainsi que le ralentissement économique en cours en Chine, ce ralentissement du quatrième trimestre n’est pas particulièrement surprenant. Certes, ces résultats pour les indices non américains montrent également à quel point l’économie et les marchés américains ont été résistants dans l’environnement post-Covid.
Sur l’ensemble de l’année, les deux indices ont été positifs, l’avantage revenant aux grandes capitalisations. L’indice MSCI Monde tous pays hors États-Unis de sociétés à petite capitalisation a gagné 3,4 % en 2024, tandis que son homologue à grande capitalisation a progressé de 6,0 %.
Les petites capitalisations américaines
Comme c’est souvent le cas historiquement lorsque les petites capitalisations sont à la traîne des grandes, l’indice Russell 2000 Value a été à la traîne de l’indice Russell 2000 Growth au quatrième trimestre 2024, avec une baisse de 1,1 % contre une hausse de 1,7 %. Le mois de décembre a été généralement plus difficile pour les actions de valeur que pour les actions de croissance, ce qui va à l’encontre du modèle de rendement historique habituel, selon lequel les valeurs de petite capitalisation perdent généralement moins en cas de baisse, même à court terme.
En termes de leadership, les résultats récents sont restés principalement en faveur de la croissance des petites capitalisations, le Russell 2000 Value étant à la traîne pour les périodes de 1, 5 et 10 ans se terminant le 31/12/24. L’indice Russell 2000 Value a battu son homologue de croissance pour la période de 3 ans se terminant le 31/12/24, tout en gagnant depuis le précédent pic des petites capitalisations du 8/11/21 jusqu’à la fin de 2024, avec une hausse de 1,7 % contre une perte de -7,1 % pour l’indice Russell 2000 Croissance, un résultat plus conforme à la tendance à long terme de l’indice des petites capitalisations à perdre moins (ou même à gagner, comme dans ce cas-ci) pendant les périodes de ralentissement ou sur des marchés plus volatils.
L’histoire du secteur des petites capitalisations américaines
Cinq des onze secteurs de l’indice Russell 2000 ont été positifs au quatrième trimestre 2024, les technologies de l’information, les produits industriels et les services financiers ayant le plus favorisé les résultats, tandis que la santé, l’immobilier et l’énergie ont été les secteurs les plus pénalisants.
Au niveau sectoriel, deux groupes des technologies de l’information (logiciels et semi-conducteurs et équipements semi-conducteurs) ont figuré parmi les trois secteurs ayant le plus favorisé les résultats au quatrième trimestre 2024, tandis que la baisse des taux a permis aux banques de jouer un rôle favorable en deuxième lieu au cours du trimestre. Le secteur des produits industriels a connu des résultats un peu plus diversifiés, l’aérospatiale et la défense ayant eu l’impact positif le plus important. Les biotechnologies ont été les plus pénalisantes, tandis que les biens durables, qui font partie des biens de consommation cyclique, les équipements et services énergétiques, ainsi que les métaux et les mines du secteur des matériaux, ont également eu des effets négatifs significatifs.
Sur l’ensemble de l’année, 10 des 11 secteurs ont favorisé les résultats, avec en tête les technologies de l’information, les produits industriels et les services financiers. L’énergie a été le seul facteur pénalisant, et les services aux collectivités et les matériaux ont le moins contribué au rendement. Au niveau sectoriel, ce sont les banques qui ont le plus avantagé les résultats en 2024, suivies par deux groupes dans les technologies de l’information : le matériel technologique, du stockage et des périphériques, et les logiciels. La construction et l’ingénierie, qui font partie du secteur des produits industriels, ont également avantagé les résultats de façon notable. Les secteurs qui ont le plus reculé en 2024 sont les équipements électriques (qui font partie des produits industriels) les technologies de la santé, les composants automobiles de la consommation cyclique, et les outils et services des sciences de la vie dans les soins de santé.
10 des 11 secteurs ont favorisé les résultats en 2024
Secteurs ayant favorisé les résultats en 2024 dans le Russell 2000
Source : Russell Investments. Les rendements passés ne sont pas nécessairement représentatifs ou garants des rendements futurs.
Le décor est planté : le leadership des petites capitalisations américaines suivra-t-il?
Une conséquence intéressante de la vigueur du marché américain des actions en 2024 a été la relative absence de volatilité parmi les actions à grande capitalisation, telle que mesurée par le VIX. Souvent appelé « indice de la peur », le VIX est dérivé des prix des contrats d’options sur l’indice SPX dont l’échéance est à court terme; il génère une projection de la volatilité à 30 jours, un indicateur de la vitesse à laquelle les cours des actions fluctuent. À l’exception d’une hausse importante, mais de courte durée, au début du mois d’août, les actions à grande capitalisation ont connu une année 2024 exceptionnellement calme, comme ce fut le cas en 2023.
Au sein des petites capitalisations, la situation était quelque peu différente. Outre le suivi du VIX, nous surveillons le pourcentage de jours de bourse lors desquels le Russell 2000 fluctue d’au moins 1 %. En moyenne, de telles fluctuations se sont produites 42 % des journées au cours des 25 dernières années pour l’indice des titres à petite capitalisation. En 2024, l’indice Russell a enregistré des fluctuations supérieures ou égales à 1 % lors de 41 % des séances, soit 103 des 252 jours de bourse, ce qui en fait une année très légèrement moins volatile pour les titres à petite capitalisation. Après plus de cinq décennies de placements dans les sociétés à petite capitalisation, nous pouvons dire que cet état des choses va prendre fin, quelle que soit la catégorie d’actif. Non seulement la volatilité pour l’ensemble des actions américaines devrait revenir à des niveaux plus habituels en 2025, mais il est également important, selon nous, de rappeler à nos investisseurs que, contrairement aux habitudes, nous ne considérons pas l’augmentation de la volatilité comme une source de crainte, mais plutôt comme une source potentielle d’occasions à long terme. En tant qu’investisseurs à long terme réfractaires au risque et sensibles aux cours, nous nous efforçons toujours de tirer parti de la volatilité à court terme pour accroître notre avantage à long terme.
De plus, l’histoire montre que les périodes de volatilité accrue ont été suivies de rendements supérieurs à la moyenne pour les titres à petite capitalisation. Nous avons examiné les rendements moyens annualisés des indices Russell 2000 et Russell 1000 des actions à grande capitalisation qui ont suivi les périodes où l’indice VIX était élevé, en utilisant des fourchettes de rendements mensuels mobiles pour l’indice de volatilité. Nous avons constaté que le pourcentage des périodes où l’indice Russell 2000 affichait des rendements moyens annualisés sur trois ans plus élevés que ceux de l’indice Russell 1000 était à son plus haut niveau après les périodes de volatilité accrue.
Les petites capitalisations affichent généralement de bons rendements sur trois ans après des périodes de forte volatilité
Pourcentage de jours de bourse avec des mouvements de 1% ou plus dans le Russell 2000 au cours des 25 dernières années, 31/12/99-31/12/24
Source : Russell Investments.Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs.
Bien entendu, le contexte est important. Il est également important de garder à l’esprit que la valorisation des petites capitalisations est beaucoup plus attrayante que celle des grandes. Sur la base de notre mesure préférée de l’évaluation de l’indice, à savoir la valeur de l’entreprise par rapport au bénéfice avant intérêts et impôts (ratio VE/BAII), l’indice Russell 2000 a terminé l’année 2024 près de son niveau le plus bas par rapport à l’indice Russell 1000 depuis 25 ans. Si l’on ajoute à cela l’impressionnante force absolue des petites capitalisations, en particulier au second semestre 2024, nous sommes prudemment optimistes à l’aube de l’année 2025.
Définitions
L’indice Russell 1000 est un indice non géré, pondéré en fonction de la capitalisation boursière, des actions à grande capitalisation américaines. Il mesure le rendement des 1 000 plus importantes sociétés américaines cotées en bourse de l’indice Russell 3000.
L’indice Russell 2000 est un indice d’actions nationales de petite capitalisation qui mesure le rendement des 2 000 plus petites sociétés américaines cotées en bourse de l’indice Russell 3000.
Les indices Russell 2000 Valeur et Croissance sont composés des actions de valeur et de croissance respectives de l’indice Russell 2000, telles que déterminées par Russell Investments.
L’indice Russell Microcapitalisations mesure la performance du segment microcap du marché américain des actions.
L’indice Russell Top 50 des très grandes capitalisations est un indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière des 50 plus grandes actions de l’univers d’actions américaines du Russell 3000.
L’indice Standard & Poor’s® 500 (S&P 500®) est un indice de capitalisation boursière pondérée de 500 titres, conçu pour mesurer la performance du marché boursier américain.
L’indice MSCI Monde tous pays hors États-Unis de sociétés à petite capitalisation est un indice non géré, pondéré en fonction de la capitalisation, composé d’actions mondiales de petite capitalisation, à l’exclusion des États-Unis.
L’indice MSCI Monde tous pays hors États-Unis de sociétés à grande capitalisation est un indice non géré, pondéré en fonction de la capitalisation, composé d’actions mondiales à grande capitalisation, à l’exclusion des États-Unis.
VIX est le symbole boursier et le nom usuel de l’indice de volatilité du CBOE (Chicago Board Options Exchange), calculé d’après les options sur l’indice S&P 500 et couramment employé pour mesurer les attentes du marché boursier à l’égard de la volatilité.
La valeur de l'entreprise (VE) désigne la valeur totale d'une entreprise, après prise en compte des détenteurs de dettes et de capitaux propres.
Le multiple VE/BAII est le rapport entre la valeur d’entreprise (VE) et le bénéfice avant intérêts et impôts (BAII).
QUELS SONT LES RISQUES?
Tous les placements comportent des risques, dont une perte possible de capital. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Veuillez noter qu’un investisseur ne peut pas investir directement dans un indice. Les rendements des indices non gérés ne tiennent pas compte des frais, des dépenses ou des commissions de vente.
Les actions sont tributaires de la fluctuation des cours et peuvent entraîner une perte de capital.
Les matières premières et les devises comportent des risques accrus liés à la situation des marchés, politique, réglementaire et climatique et ne conviennent pas forcément à tous les investisseurs.
Les actions à petite et moyenne capitalisation comportent un degré de risque et de volatilité plus élevé que les actions à grande capitalisation.
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