Aller au contenu

Trois choses auxquelles nous réfléchissons aujourd’hui :

  1. Surperformance des marchés émergents : Les marchés émergents surperforment les actions mondiales1 depuis le début de cette année 2025. Plusieurs facteurs expliquent cette progression, notamment l’affaiblissement du dollar américain, les opportunités liées à la demande intérieure et la souplesse des politiques menées. En termes historiques, les actions des marchés émergents ont tendance à surperformer leurs homologues mondiales lorsque le dollar américain se montre plus faible, et le cycle actuel ne semble pas y déroger. Le fait que la croissance de la demande intérieure soit éventuellement en mesure de compenser les droits de douane imposés par l’administration Trump a également ravivé l’intérêt des investisseurs pour les actions des marchés émergents. En outre, la flexibilité politique dont disposent les gouvernements des marchés émergents face à des marchés développés qui n’ont qu’une marge de manœuvre limitée a elle aussi apporté du soutien aux marchés actions des premiers. Tous ces éléments sont autant de facteurs qui viennent renforcer notre opinion, à savoir que les marchés émergents sont sous-détenus, sous-évalués et sous-estimés.
  2. Négociations tarifaires avec la Chine : La Chine comme les États-Unis ont intérêt à engager des discussions en vue de réduire les droits de douane appliqués à leurs importations respectives. Des signes de désescalade se font déjà sentir : les États-Unis ont exempté de droits de douane certains produits électroniques chinois à destination du grand public, tandis que la Chine a discrètement supprimé les droits sur certains semi-conducteurs, produits pharmaceutiques et moteurs d’avion importés du territoire américain. Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a qualifié les droits de douane actuels à l’encontre de la Chine « d’intenables », et nous estimons que l’ouverture des négociations n’est plus qu’une question de temps. Les mouvements de marché semblent conforter cette vision, avec une progression de 9 % de l’indice MSCI China depuis le début de l’année2 .
  3. Le Mexique se rapproche d’un accord commercial : Le président américain Donald Trump n’a fait aucun mystère de sa volonté de renégocier l’accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC), qu’il avait pourtant conclu lors de son premier mandat. La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum s’est empressée de répondre aux préoccupations de Washington, en obtenant une réduction spectaculaire des flux migratoires et en progressant dans la lutte contre le trafic de Fentanyl vers les États-Unis. Le marché semble s’attendre à ce que les États-Unis, le Mexique et le Canada parviennent à renégocier l’AEUMC, évitant ainsi une flambée des droits de douane, comme en témoigne la progression de 20 % de l’indice MSCI Mexico depuis le début de l’année3.
     

Perspectives

Un groupe composé de cinq de nos gérants de portefeuille et analystes a pris part à Dubaï à une conférence majeure, la plus importante du genre dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Cet évènement coïncidait avec la chute brutale des prix du pétrole observée plus tôt dans le mois. L’équipe a rencontré 85 entreprises, repartant avec quelques impressions positives en dépit d’un contexte marqué par des incertitudes externes.

Les entreprises tournées vers les marchés intérieurs ont fait état d’une activité quasi normale. En réalité, bien que certaines sociétés présentes à la conférence aient déclaré suivre de près les évènements extérieurs, notamment sur le front des droits de douane ou des tensions géopolitiques, aucune n’avait encore commencé à revoir sa stratégie. Pour ces acteurs, les tensions sectorielles peuvent constituer des opportunités : elles facilitent la sortie des entreprises les plus fragiles et permettent à l’inverse aux plus solides de gagner des parts de marché.

C’est ce qu’ont confirmé les échanges entre l’un de nos gérants et les équipes dirigeantes de plusieurs entreprises saoudiennes. De nombreuses sociétés du royaume cherchent à collaborer avec le gouvernement saoudien ou avec le fonds souverain du pays dans le cadre de projets liés à l’initiative Vision 2030. Cette stratégie a pour ambition de diversifier l’économie et de réduire sa dépendance à l’égard du pétrole. Ces partenariats potentiels couvrent des secteurs variés, tels que les infrastructures, l’énergie, la santé et la technologie, sous la forme d’attributions de projets ou toute autre forme, y compris les partenariats public-privé ou les coentreprises. Bien que ces partenariats n’aient pas encore vu le jour, nous avons le sentiment que des occasions pourraient se présenter à moyen et à long terme. L’Arabie saoudite aurait ainsi la possibilité de s’appuyer sur des grands groupes pour alimenter la croissance hors hydrocarbures de son économie. Les entreprises concernées y trouveraient également leur compte. Ainsi, une coentreprise existante entre une entreprise de logistique et de transport et une entreprise détenue majoritairement par l’État a apporté à la première un portefeuille de projets et d’accords, lui assurant une visibilité sur ses bénéfices.

Bien que la région MENA soit généralement perçue comme fortement dépendante des cours du pétrole, plusieurs pays ont d’ores et déjà amorcé une diversification de leurs moteurs de croissance économique. Selon l’un de nos gérants basés dans la région, l’Arabie saoudite reste le pays le plus exposé à un scénario de baisse régulière et durable des prix de l’or noir. Toutefois, nos échanges continus avec des entreprises saoudiennes ont permis de faire apparaître ce que nous considérons comme des dynamiques positives et complexes. Nous poursuivrons ce dialogue approfondi et structurant, que nous estimons essentiel pour enrichir notre lecture des marchés et guider la construction de nos portefeuilles dans cet environnement incertain.

Analyse des marchés : avril 2025

Hausse des actions des marchés émergents en avril 2025. L’annonce, le 2 avril, de nouveaux droits de douane par l’administration Trump à l’occasion de ce qu’elle a appelé « Liberation Day », a provoqué des réactions contrastées. Le président américain a abaissé, pour une période de 90 jours, les droits de douane réciproques applicables aux pays qui ont tenté de négocier à 10 %. Si la plupart des nations ont engagé des pourparlers, la Chine, pour sa part, a riposté en augmentant les tarifs douaniers sur ses importations en provenance des États-Unis. Sur le mois, l’indice MSCI EM a progressé de 1,34 %, contre 0,94 % pour l’indice MSCI World.

Les marchés émergents d’Asie ont gagné du terrain. Les actions chinoises ont reculé dans un contexte d’escalade des tensions commerciales entre les deux plus grandes économies mondiales, la Chine et les États-Unis imposant chacun des droits de douane sur les exportations de l’autre. Des déclarations contradictoires sur l’état des négociations entre la Chine et les États-Unis ont par ailleurs souligné la persistance des tensions sous-jacentes. À Taïwan, les autorités ont activé plusieurs dispositifs de stabilisation des marchés (notamment un fonds de soutien et des restrictions sur les ventes à découvert) en vue d’atténuer la volatilité provoquée par les mesures tarifaires.

Les actions sud-coréennes sont parvenues à gagner du terrain. Le gouvernement a annoncé une augmentation de son plan de soutien à la filière des semi-conducteurs afin de compenser la hausse des coûts, tout en présentant une enveloppe supplémentaire destinée à relancer les secteurs stratégiques. La banque centrale a, quant à elle, marqué une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire et maintenu son taux directeur inchangé dans le but de stabiliser le won. Les actions indiennes ont été dynamisées par l’annonce d’un report des droits de douane américains sur les automobiles, mais aussi par la baisse des taux d’intérêt sur les produits d’épargne appliquée par les banques du pays. La décision de la Reserve Bank of India de réduire son taux de mise en pension (repo), en cohérence avec le recul de l’inflation, ainsi que ses injections de liquidités en faveur du secteur financier, ont apporté un soutien supplémentaire aux valeurs bancaires. Notre gérant actions Asie estime qu’un scénario de désescalade est hautement probable, les États-Unis étant susceptibles de parvenir à des accords bilatéraux sur les droits de douane réciproques avec la plupart des pays, à l’exception de la Chine, dans les trois prochains mois.

Progression des actions dans la région Europe émergente, Moyen-Orient et Afrique. Les prix du pétrole ont reflué dans un contexte de tensions commerciales accrues et à la suite de la décision inattendue de certains membres de l’OPEP+ de relancer leur production. Cette baisse des cours a ravivé la crainte d’un ralentissement des réformes économiques dans les pays producteurs de pétrole, notamment en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. En Turquie, la banque centrale a surpris les marchés en relevant son taux directeur de 350 points de base, le portant à 46 %, à contrepied du cycle d’assouplissement en cours jusqu’alors. Bien que cela ait contribué à ramener un peu de calme après les turbulences observées sur les marchés en mars à la suite de l’arrestation du maire d’Istanbul, les actions turques ont tout de même terminé le mois en baisse.

Hausse des actions en Amérique latine. Les marchés mexicains ont bondi, les exportations entrant dans le cadre de l’AEUMC échappant aux droits de douane annoncés par les États-Unis lors du « Liberation Day ». La possibilité d’un allègement tarifaire sur d’autres exportations non couvertes par l’accord est également apparue. La baisse des taux d’intérêt a également dynamisé les actions mexicaines. Au Brésil, les marchés se sont également raffermis, portés par l’engagement du pays à poursuivre des négociations commerciales avec les États-Unis, tout en cherchant à élargir son réseau d’accords bilatéraux.



NOTES JURIDIQUES IMPORTANTES

Le présent document est uniquement d’intérêt général et ne doit pas être considéré comme des conseils de placement ni comme une recommandation d’acheter, de vendre ou de conserver un titre ou d’adopter une stratégie de placement. Ce contenu ne représente pas des conseils de nature juridique ou fiscale.

Les points de vue exprimés sont ceux du gestionnaire de placements et les commentaires, opinions et analyses sont en date de la publication du présent document et peuvent changer sans préavis. Les renseignements fournis dans le présent document ne constituent pas une analyse complète de tous les faits importants au sujet d’un pays, d’une région ou d’un marché.

La préparation du présent contenu peut avoir nécessité des données de tiers qui n’ont pas fait l’objet d’une vérification ou d’une validation indépendante par Placements Franklin Templeton (« PFT »). PFT décline toute responsabilité, quelle qu’en soit la nature, à l’égard de toute perte résultant de l’utilisation de ces informations, et le lecteur est l’unique responsable de l’utilisation qu’il fait des commentaires, des opinions et des analyses que contient le document.

Les produits, les services et les informations peuvent ne pas être disponibles dans toutes les collectivités territoriales et sont offerts à l’extérieur des États-Unis par d’autres sociétés affiliées de Placements Franklin Templeton et/ou leurs distributeurs conformément aux dispositions des lois et des règlements locaux. Consultez votre conseiller professionnel pour obtenir de plus amples renseignements sur les produits et les services offerts dans votre collectivité territoriale.

CFA® et Chartered Financial Analyst® sont des marques déposées de CFA Institute.