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Utiliser la lumière pour alimenter les puces électroniques. Modifier le système immunitaire pour lutter contre le cancer du cerveau. Transformer la mousse des étangs en une usine « verte » de produits chimiques. Voici quelques-unes des innovations que nous allons vous présenter ce trimestre et qui ont toutes le potentiel de susciter des mutations profondes au sein de l'économie. Qu'il s'agisse de médecine ou de robotique, ces innovations bousculent le statu quo et offrent des solutions nouvelles à des problèmes anciens. La capacité d'ingéniosité de l'homme ne cesse de nous impressionner. 

Reprogrammation du système immunitaire pour lutter contre le cancer du cerveau chez l'enfant

Une équipe de chercheurs de Stanford a récemment démontré que l'immunothérapie CAR-T, qui modifie les cellules du système immunitaire pour cibler les cellules cancéreuses, pouvait être utilisée pour traiter un cancer du tronc cérébral généralement mortel.1 Neuf patients sur onze ont répondu favorablement à la thérapie, dont un qui a vu sa tumeur disparaître au bout de quatre ans. Plusieurs participants ont retrouvé la capacité de marcher et d'autres ont vu des symptômes comme l'incontinence et la paralysie disparaître complètement.

Quel est l’enjeu ? : Les approches traditionnelles ont échoué à guérir ce type de cancer. Les tentatives d'ablation chirurgicale de la tumeur altèrent les fonctions cérébrales vitales, aucune chimiothérapie n’est efficace et la radiothérapie n’apporte qu'un répit temporaire. Le succès de cet essai est une nouvelle victoire pour la génomique et son prolongement, la thérapie cellulaire. Les scientifiques peuvent désormais reprogrammer les mécanismes fondamentaux de la biologie pour guérir des maladies autrefois incurables.

Une nouvelle puce utilise la lumière pour aider l'intelligence artificielle (IA) à réaliser des calculs ultrarapides

Des chercheurs du MIT ont trouvé la dernière pièce du puzzle permettant d’élaborer des puces informatiques alimentées par la lumière ou « optiques » : les opérations non linéaires.2 A l’image de la percée des circuits électriques intégrés à la fin des années 1950, cette innovation regroupe sur une seule puce optique tous les éléments nécessaires à l'apprentissage automatique - des opérations à la fois linéaires et non linéaires.

Quel est l’enjeu ? : Cette innovation répond aux deux principaux obstacles du développement de l'IA, à savoir la vitesse et la puissance. La nouvelle puce, qui peut être produite à grande échelle en utilisant les usines actuelles, est plus rapide et plus efficace qu'une puce traditionnelle. Elle affiche également un taux de précision de 92 % pour l'inférence, ce qui est comparable aux alternatives numériques.

Image 1 : Illustration de l'immunothérapie CAR-T

L'immunothérapie CAR-T modifie les cellules du système immunitaire pour cibler les cellules cancéreuses et pourrait servir à traiter le cancer du tronc cérébral.

À titre d'information uniquement.

De minuscules robots inoculent des médicaments dans le corps

A l’aide d’aimants, une ingénieure et son équipe ont réussi à concevoir un robot de la taille d’un bout de doigt capable de « ramper, de s’orienter et de nager » à travers le corps humain.3 En modifiant la force ou l'orientation d'un champ magnétique, le robot peut en un seul mouvement se déplacer d’une distance équivalente à 10 fois sa longueur. Chaque élément de sa conception a été pensé selon la fonction à utiliser, y compris sa forme en accordéon qui facilite l’inoculation des médicaments.

Quel est l’enjeu ? : Ce minuscule robot pourrait transformer radicalement le mode d’administration des médicaments. En remplaçant les pilules et les injections, il retient le processus actif jusqu'à ce qu'il atteigne sa destination, généralement un organe spécifique, puis libère une forte concentration du médicament exactement au bon endroit. À l'avenir, ce robot pourrait également servir à transporter des instruments non reliés ou des caméras dans le corps afin d’établir des diagnostics, et ainsi éviter des interventions chirurgicales.

De la mousse d'étang modifiée génétiquement pour produire des produits chimiques verts

Une nouvelle start-up s’est lancée dans la fabrication de produits chimiques respectueux de l'environnement et neutres en carbone. Ses équipes sont parvenues à modifier génétiquement un type de bactérie plus connu sous le nom de « mousse d'étang » pour fabriquer des produits chimiques à partir de lumière, d'eau et de dioxyde de carbone.4 Les premiers cas d’usage seront déployés dans le secteur des cosmétiques, puis rapidement dans celui des textiles. Le premier produit chimique sera de l'acide hyaluronique, un ingrédient clé des produits de soin de la peau.

Quel est l’enjeu ? : Les méthodes conventionnelles de fabrication de produits chimiques reposent sur les combustibles fossiles. En revanche, la mousse des étangs est un « consommateur net » de carbone pour la photosynthèse. L’équipe a également identifié une nouvelle souche de la bactérie dont la productivité est sept fois supérieure, ce qui améliore considérablement la viabilité commerciale potentielle du produit.

Les petits robots trient mieux les déchets que les humains

Le secteur des déchets est depuis longtemps confronté au défi du recyclage à l’échelle industrielle et rentable. Une entreprise a récemment fait un pas dans la bonne direction en triant des tas d'ordures grâce à l'IA et à des robots.5 Sur ses sites, des caméras fonctionnant à l’IA observent les ordures sur un tapis roulant et identifient celles qui peuvent être recyclées. Des bras robotisés séparent ensuite ces ordures du reste des déchets.

Quel est l’enjeu ? : Aujourd'hui, seulement 32 % des déchets éligibles sont effectivement recyclés, et ce pour deux raisons. Au stade initial du circuit de recyclage, la plupart des gens ne savent pas trier leurs propres déchets. Ensuite, dans les usines de recyclage, il est trop coûteux d'employer des personnes pour séparer les éléments à recycler du reste des déchets. Les tentatives antérieures visant à accroître le rendement reposaient sur des robots installés dans les installations existantes, mais n'ont pas permis d’automatiser entièrement le processus. Cette nouvelle solution, qui fait appel à 400 robots répartis sur trois sites existants, fonctionne sans aucune intervention humaine.



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