CONTRIBUTEURS
Nicholas J. Mastroianni, CFA
Western Asset
Comme prévu, le Federal Open Market Committee (FOMC) a laissé la fourchette-cible du taux des fonds fédéraux inchangée à 5,25-5,50 % à l’issue de sa réunion d’aujourd’hui.
La déclaration publiée par le comité présente un seul changement notable par rapport aux orientations antérieures avec l'admission de l’amélioration récente des chiffres de l’inflation. Là où le texte évoquait précédemment un « manque de progrès supplémentaires » vers l’objectif d’inflation de 2,00 % de la Réserve fédérale (Fed), il reconnaît à présent que « de légers progrès supplémentaires » ont été accomplis. Hormis l’inflation, l’évaluation annoncée de l’activité économique et du marché de l’emploi reste favorable et inchangée par rapport aux réunions précédentes.
La seule véritable surprise du programme d’aujourd’hui se trouve dans la Synthèse des projections économiques (Summary of Economic Projections, SEP), où le membre médian du FOMC appelle à une seule baisse de taux de 25 points de base (pb) en 2024, alors que le consensus du marché avant la réunion misait résolument sur deux baisses cette année. La deuxième baisse a visiblement été reportée à 2025 puisque le membre médian du FOMC prévoit actuellement quatre baisses supplémentaires de 25 pb (contre trois baisses dans le SEP de mars). Pour la deuxième réunion consécutive, le point à plus long terme a été poussé légèrement à la hausse à 2,8 %, ce qui indique que certains membres du comité estiment que le taux d’intérêt neutre a légèrement augmenté ces dernières années.
Malgré un taux de chômage déjà à 4,0 %, la projection médiane pour fin 2024 est restée inchangée à 4,0 %, ce qui place la barre relativement bas pour toute détérioration supplémentaire du marché de l’emploi susceptible de justifier un assouplissement plus substantiel de la politique. En ce qui concerne l’évolution future de l’inflation, les projections pour la fin de l’année 2024 et pour 2025 ont été revues légèrement à la hausse en raison de l’inflation plus élevée que prévu au premier trimestre, mais les projections à plus long terme continuent d’annoncer un repli vers l’objectif de 2,00 % de la Fed d’ici fin 2026. Les projections du PIB sont restées inchangées à tous les niveaux.
Lors de la conférence de presse organisée à l’issue de la réunion, les observations préparées du président de la Fed Jerome Powell sont restées largement en ligne avec celles de la réunion du FOMC de mai. Powell a reconnu les progrès généraux accomplis en matière d’inflation jusqu’à cette date, le meilleur équilibre du marché de l’emploi et la le rythme de croissance toujours « solide » de l’économie. À l'inverse de ces éléments favorables, il a aussi admis que l’inflation restait trop élevée et que le comité allait « devoir voir davantage de données favorables » pour avoir l’assurance que l’inflation se dirige durablement vers l’objectif de 2,00 %. Powell a réaffirmé que, selon lui, la politique actuelle est restrictive et on continue de s’attendre à ce qu’elle exerce une pression sur l’activité économique comme sur l’inflation. De nouvelles hausses des taux restent extrêmement peu probables en l’absence d’une accélération significative des chiffres de l’inflation à venir.
Même si on peut considérer que le graphique à points publié aujourd’hui représente une surprise à tendance dure par rapport aux attentes du marché, nous pensons que la principale conclusion de la réunion d’aujourd’hui est que la Fed continue de baser son action dans une large mesure sur les données, ce qui confirme que l’évolution à court terme des taux directeurs sera déterminée principalement par les chiffres à venir concernant l’inflation et le marché du travail. La réunion du FOMC de septembre sera proche des élections de novembre, ce qui fait que le seuil à franchir pour se lancer dans un cycle de baisses lors de cette réunion est sans doute plus élevé qu’il ne le serait dans d’autres circonstances. Ceci étant dit, nous continuons de penser que, outre l’indice des prix à la consommation (IPC) de mai inférieur aux attentes annoncé aujourd’hui, les trois relevés d’inflation encore à venir avant la réunion du FOMC de septembre vont probablement franchir ce seuil. Bien entendu, la situation du marché de l’emploi à cette date aura également une incidence sur le calendrier et le rythme du cycle de baisses, mais nous continuons de penser que le graphique à points de la Fed et le marché sous-estiment actuellement l’ampleur des baisses de taux probables en 2024.
Définitions :
Un point de base (pb) est un centième de point de pourcentage (1/100 % ou 0,01 %).
Pour les marchés financiers, le « graphique à points » désigne une représentation graphique des prévisions des membres du Federal Open Market Committee (FOMC) de la Réserve fédérale concernant les taux d’intérêt, la croissance et l’emploi.
Le Federal Open Market Committee (FOMC) est l'organe de décision du système de la Réserve fédérale chargé de définir une politique visant à promouvoir la croissance économique, le plein emploi, la stabilité des prix et un modèle durable de commerce et de paiements internationaux.
L’indice des prix à la consommation (IPC) mesure l’évolution moyenne des prix à la consommation aux États-Unis au fil du temps sur un panier de biens et services fixe déterminé par l'U.S. Bureau of Labor Statistics.
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