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Le cycle de baisse des taux des banques centrales mondiales se poursuit : la Banque centrale européenne, la Banque nationale suisse, la Banque de Suède et la Banque du Canada ont toutes abaissé leurs taux d'intérêt au cours des dernières semaines. La Banque d'Angleterre devrait se joindre au mouvement à l'automne. Dans le même temps, les données relatives à la croissance et à l'inflation aux États-Unis suivent la tendance que nous avions anticipée (croissance modérée, inflation en baisse), ce qui devrait permettre à la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser ses taux au moins une fois avant la fin de l'année. Les banques centrales des marchés émergents, qui attendent une première réaction de la part de la Fed, suivront probablement le mouvement. Dans ce contexte, les investisseurs devraient, selon nous, reconsidérer le paysage mondial du crédit, dont le potentiel de revenu et de rendement total semble particulièrement séduisant en période de baisse des taux. Même si les opportunités ne semblent pas forcément évidentes, une analyse minutieuse du crédit mondial, comparable au secouage des arbres, peut permettre d'identifier des poches de valeur latentes au profit des investisseurs.

Illustration 1 : Impact d'une hausse ou d'une baisse de 1 % des taux d'intérêt

Source : JPMorgan. Au 30 juin 2024 Le marché global des obligations est représenté par le Bloomberg US Aggregate Index ; le marché des obligations d’entreprise IG est représenté par le Bloomberg US Corporates Index ; le crédit high-yield américain est représenté par le Bloomberg US Corporate High Yield Index ; les prêts à effet de levier sont représentés par le J.P. Morgan Leveraged Loan Index ; les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS) sont représentés par le Bloomberg US Aggregate Securitized - MBS Index ; les titres adossés à des actifs (ABS) sont représentés par le J.P. Morgan ABS Index. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des commissions, dépenses ou frais de vente. Les performances passées ne constituent pas un indicateur ni une garantie des performances futures.

Notre équipe d'investissement en crédit multi-actifs (MAC) privilégie actuellement une combinaison diversifiée de titres à revenu fixe de qualité high-yield, conformément aux prévisions de Western Asset quant à un scénario d'atterrissage en douceur aux États-Unis. Les secteurs qui nous intéressent sont les suivants :

Obligations d’entreprises high-yield

Les fondamentaux des obligations d'entreprises high-yield (HY) semblent demeurer solides à la moitié de l'année 2024. Les profils d'endettement et les ratios de couverture des intérêts sont favorables à la catégorie d'actifs, ce qui constitue une nouvelle piste pour ce cycle de crédit. Les indicateurs techniques du marché ont généré des courants porteurs durables, avec des flux positifs d'investisseurs particuliers et institutionnels dans le crédit high-yield et une offre limitée de nouvelles émissions nettes dans le cadre du calendrier primaire, ce qui a permis de maintenir les spreads serrés (+313 points de base) et les rendements aux alentours de 8 %. Nous restons confiants dans les perspectives de revenus de ces opportunités, privilégiant les valeurs cycliques, les valeurs financières, l'énergie et les étoiles montantes potentielles. Nous sommes particulièrement intéressés par les nouvelles émissions à venir, avec des concessions appropriées, dans le segment de qualité supérieure du crédit high-yield.

Prêts bancaires et tranches CLO

Le marché des prêts continue de se resserrer en raison d'un déséquilibre record du côté de la demande, avec d'importantes émissions de collateralized loan obligations (CLO), alors que le calendrier des nouvelles émissions de crédits est limité. Les rendements des prêts bancaires supérieurs à 9 % demeurent séduisants, offrant une duration limitée et un potentiel de surperformance en période de volatilité des taux. À ce stade du cycle, nous continuons de privilégier les emprunteurs de qualité et les secteurs plus défensifs. Les titres CLO ont enregistré un resserrement significatif et une surperformance cette année, grâce à son taux variable et à ses rendements attractifs. Cette tendance devrait, selon nous, se poursuivre jusqu'à la fin de l'année. Pour les portefeuilles d'investissement général, nous préférons les tranches AAA des CLO de qualité supérieure, tandis que pour les investisseurs plus centrés sur le rendement total, nous privilégions les opportunités BBB et certaines notées BB.

Crédit structuré

Ce secteur offre des rendements de qualité supérieure dans la plupart des catégories d'actifs, et les écarts devraient continuer à se resserrer en l'absence d'un atterrissage brutal. Les rendements excédentaires des produits structurés varient de 1 % à 12 % depuis le début de l'année, tout en restant bon marché en valeur relative par rapport à la plupart des secteurs du crédit.

Dans le segment des titres adossés à des créances hypothécaires résidentielles (RMBS), l'accessibilité au logement reste tendue, mais les prix des logements augmentent en raison d'une offre limitée qui répond à une demande refoulée. Alors que les ventes et les mises en chantier seront tributaires du niveau des taux d'intérêt, les performances en matière de crédit ne montrent actuellement aucun signe de tension. Les prêteurs hypothécaires cherchent des outils pour faciliter l'accès au crédit. Les tranches subordonnées des titres de transfert du risque de crédit (CRT) ont enregistré les meilleures performances sur le marché du crédit au cours des 12 derniers mois, les investisseurs ayant profité du creux de marché qui a suivi.

Le marché des titres adossés à des créances hypothécaires commerciales (CMBS) s'est rouvert avec un volume d'émission depuis le début de l'année qui correspond à la moyenne annuelle enregistrée sur la période 2013-2020. Si certaines obligations AAA semblent aujourd'hui être cotées à leur juste valeur, les écarts demeurent importants entre les tranches mezzanines et les tranches subordonnées, et les marchés secondaires offrent une grande variété d'opportunités en termes de rendement total. Les titres adossés à des créances hypothécaires commerciales (CMBS) constituent l'un des rares marchés actifs de financement de l'immobilier commercial, les capitaux déployés permettant de tirer profit de l'opportunité cyclique de prêter aux meilleures conditions observées depuis plus de dix ans.

Dans le segment des titres adossés à des actifs (ABS), les fondamentaux de la consommation sont toujours solides et les difficultés rencontrées ont été maîtrisées. Nous demeurons prudents face à la détérioration du crédit et privilégions les secteurs de consommation de qualité plus élevées, les parrains bien établis et les secteurs bénéficiant de vents facteurs favorables. Les secteurs et les émetteurs hors course peuvent offrir des opportunités intéressantes en termes de risque et de rendement, tandis que la vente massive des banques peut donner lieu à des opportunités sous forme de transfert de risque ou de vente pure et simple de portefeuilles dans le secteur automobile.

Obligations d’entreprises investment grade (IG)

Les spreads de crédit de l'IG américain ont atteint de nouveaux plus bas pluriannuels de +80 points de base en mai, sous l'effet d'un afflux continu de capitaux dans l'IG. Les acheteurs réguliers d'obligations à rendement global ont renforcé la solidité technique, absorbant sans difficulté le nombre record de nouvelles émissions. Les bénéfices du premier trimestre ont révélé que les fondamentaux de l'IG demeurent solides, les équipes dirigeantes des entreprises appliquant une discipline de bilan et des stratégies défensives. Bien que les valorisations soient excessives par rapport aux moyennes historiques et appellent à la prudence, nous cherchons à améliorer la qualité des produits dans la mesure où la compression des spreads persiste.

Dette des marchés émergents (ME)

Nous estimons que certains segments de la dette des ME présentent de la valeur, compte tenu des rendements élevés enregistrés depuis le début de l'année, tout en reconnaissant le risque d'une volatilité accrue en raison des prochaines élections américaines et de l'évolution vers des politiques commerciales protectionnistes. Jusqu'à la fin de l'année 2024, nous anticipons un environnement favorable aux portages de crédit des ME, compte tenu de rendements absolus solides, assortis de spreads relativement serrés. Nous continuons à privilégier les titres souverains des marchés frontières et les émissions primaires des entreprises HY, qui offrent tous deux des valorisations et des rendements potentiels séduisants par rapport au marché en général. Nous sommes également attentifs à certains marchés en devise locale des ME, tels que le Mexique, qui offrent des rendements nominaux élevés. Les entreprises des ME, qui continuent de bénéficier d'une moindre sensibilité aux taux d'intérêt et de bilans solides, peuvent constituer une alternative attractive pour les investisseurs sensibles aux notations, compte tenu de la hausse des spreads par rapport au crédit IG américain.

En conclusion

Ces derniers mois, les marchés mondiaux du crédit ont démontré une résistance impressionnante malgré des défis tels que la volatilité des bons du Trésor américain, des indicateurs économiques surprenants et des incertitudes politiques mondiales. Au second semestre, l'élection présidentielle américaine à venir pourrait accroître encore les incertitudes. Toutefois, les banques centrales des pays développés ont finalement commencé à abaisser leurs taux après une longue période d'attente, une tendance qui devrait se poursuivre dans un contexte de ralentissement économique mondial et d'inflation modérée. Alors que certains investisseurs demeurent prudents face à l'élargissement potentiel des spreads et sont prêts à se tourner vers des actifs plus risqués en cas de repli du marché, le moment est venu, selon nous, de « secouer les arbres » afin d'exploiter les opportunités intéressantes qui se présentent actuellement sur le marché.

Illustration 2 : Comparaison des rendements entre les segments obligataires

Source : Bloomberg, JPMorgan, Morningstar LSTA. Au 28 juin 2024. Tous les segments présentés sont exprimés sur la base du rendement au pire à l’exception des obligations municipales, qui reposent sur un rendement au pire à équivalent fiscal en supposant une tranche d’imposition au revenu maximum de 37 % et un taux de prélèvement Medicare de 3,8 %, et les prêts à effet de levier, pour lesquels il s’agit d’un rendement à l’échéance. Les titres IG en euros sont représentés par lee Bloomberg Euro Aggregate Bond Index ; les bons du Trésor américain sont représentés par le Bloomberg US Treasury Index ; les titres ABS sont représentés par le Bloomberg Asset-Backed Securities Index ; les titres MBS sont représentés par le Bloomberg US Mortgage Backed Securities Index ; les titres CMBS hors agences sont représentés par le J.P. Morgan Non-Agency CMBS Index ; les obligations d’entreprise IG sont représentées par le Bloomberg US Corporate Bond Index ; les obligations municipales (muni) sont représentées par le Bloomberg Municipal Bond Index ; les titres high-yield (HY) en euros sont représentés par le Bloomberg Pan-European High Yield Index ; les titres (RMBS) hors agences sont représentés par le J.P. Morgan Non-Agency RMBS Index ; les obligations d’entreprise des ME sont représentées par le J.P. Morgan CEMBI Broad Diversified Index ; les prêts à effet de levier sont représentés par le Morningstar LSTA Leveraged Loan Index ; la dette des ME en USD est représentée par le J.P. Morgan EMBI Global Diversified Index ; les titres high-yield américains sont représentés par le Bloomberg US Corporate High Yield Index ; la dette des ME en devise locale est représentée par le J.P. Morgan Government Bond Index-Emerging Markets (GBI-EM) Global Diversified Index. Le Yield to worst est le rendement potentiel le plus faible qu’une obligation puisse générer en l’absence d’un défaut de paiement de l’entreprise. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des commissions, dépenses ou frais de vente. Les performances passées ne constituent pas un indicateur ni une garantie des performances futures.



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