CONTRIBUTEURS

Stephen Dover, CFA
Chief Market Strategist
Head of Franklin Templeton Institute
Résultat de l’élection : Les résultats de l’élection présidentielle américaine sont tombés. Le verdict est sans appel : pour les Républicains, c’est une victoire éclatante. Donald Trump sera le prochain président et ils ont repris le Sénat. Les résultats pour la Chambre des représentants sont trop serrés pour que l’on puisse se prononcer, mais au vu de l’ensemble des résultats de mardi, le parti républicain semble légèrement favori pour y remporter une courte majorité. Voyons ce que cela signifie pour les marchés financiers.
Réaction des marchés : La réaction vigoureuse du marché reflète marque à la fois la dissipation de l’incertitude potentielle et l’attente de changements importants dans la politique américaine.
- Avant l’ouverture des marchés boursiers américains, les contrats à terme sur les actions US ont progressé de 2 à 4 %, portés par l’indice Russell 2000 plus large et stimulés par une importante rotation vers les actions de moyenne capitalisation. Les marchés boursiers asiatiques et européens ont affiché une réaction plus mitigée.
- Les marchés obligataires américains se sont fortement repliés, les rendements du Trésor américain à 10 ans atteignant 4,47 %, soit une hausse de près de 20 points de base à la suite de l’annonce du résultat.
- Le dollar américain a gagné environ 2 % par rapport au yen et à l’euro. Les crypto-monnaies ont fortement progressé, de 7 à 9 %. Le pétrole a perdu environ 1 %.
Perspectives de marché : En supposant, comme cela semble probable, que les Républicains remportent le Congrès, le marché devrait rester mouvant dans les jours et les semaines à venir sur la base des attentes d’une croissance plus vigoureuse alimentée par des réductions d’impôts, un accroissement des déficits budgétaires et une déréglementation.
- On peut s’attendre à ce que les prévisions de croissance en hausse stimulent les bénéfices des entreprises, qui pourraient également bénéficier d’une baisse des taux d’imposition statutaires et effectifs (Trump a préconisé de ramener le taux d’imposition sur les bénéfices des entreprises de 21 % à 15 %).
- L’optimisme grandissant des entreprises à l’égard de la croissance et de l’allègement du fardeau réglementaire sont susceptibles de stimuler leurs investissements.
- Les principaux bénéficiaires sont les moyennes capitalisations, les acteurs de l’énergie fossile, les produits pharmaceutiques et les services financiers.
- Les subventions vertes prévues par l’Inflation Reduction Act se trouveront sans doute considérablement réduites.
- Trump bénéficiera d’un soutien appuyé du Congrès pour réduire l’immigration, voire l’inverser. Cette politique pourrait avoir des répercussions sur le marché de l’emploi et créer des pénuries dans des secteurs tels que la construction, la restauration et les services de soins de santé.
- Les marchés s’attendront à un gonflement des déficits budgétaires sous les Républicains qui, selon nous, poussera les rendements obligataires à la hausse pour au moins deux raisons. Premièrement, l’expansion budgétaire stimulera la demande et donc la croissance. En conséquence, l’assouplissement des conditions de la Fed sera probablement inférieur à ce qu’elle escomptait. Deuxièmement, l’augmentation des déficits entraînera une hausse de l’émission de titres de créance. Les rendements des bons du Trésor à 10 ans devraient frôler les 5 % au cours des prochains mois.
- La combinaison d’une hausse des taux d’intérêt américains et d’une recrudescence des flux d’investissement étrangers visant les actions publiques et privées américaines poussera probablement le dollar américain à la hausse sur les marchés des changes mondiaux.
- Les crypto-monnaies poursuivront vraisemblablement leur progression grâce à une approche réglementaire peu contraignante dans le cadre d’un second mandat de M. Trump.
- Nous pensons que les perspectives concernant les prix des matières premières sont mitigées. Le soutien à l’industrie pétrolière américaine et la perspective d’une augmentation de l’offre pourraient exercer une nouvelle pression à la baisse sur les prix du brut. Un dollar fort pourrait produire le même effet. Cependant, une croissance plus soutenue pourrait entraîner une augmentation de la demande, ce qui serait positif pour les secteurs de l’énergie et des matériaux de base.
- Les risques géopolitiques dans le monde resteront élevés et les dépenses de défense devraient augmenter.
Risques de marché : Pour les marchés d’actions américains et mondiaux, le principal risque est la hausse des rendements obligataires. Dans la mesure où des rendements plus élevés correspondent à des attentes de croissance plus fortes, le résultat est moins problématique. Mais s’ils reflètent une hausse des attentes vis-à-vis de l’inflation ou une désaffection pour l’investissement en raison de l’ampleur prévue des déficits budgétaires, ils pourraient limiter les rendements globaux des actions.
- Il existe un risque connexe, à savoir que la Fed suspende l’assouplissement de la politique monétaire américaine, voire qu’elle fasse volte-face en relevant ses taux d’intérêt. Une hausse de l’inflation résultant de l’accélération de la croissance pourrait déclencher un relèvement des taux. Les marchés obligataires devront alors surveiller de près les signes d’une tentative de l’administration Trump de limiter l’indépendance de la Fed dans l’élaboration de ses politiques.
- Dernier risque : les droits de douane américains. Au cours de sa campagne, Donald Trump a plaidé avec force en faveur de droits de douane importants et généralisés. Si cette politique se concrétise, elle pourrait nuire à la croissance américaine et mondiale (notamment par une escalade de la guerre commerciale internationale), renforcer une inflation mesurée, saper le pouvoir d’achat des consommateurs et réduire les bénéfices des entreprises en raison de l’augmentation du coût des importations. Il est donc plus probable que l’administration Trump manie les droits de douane comme un outil tactique dans les négociations internationales sur le commerce et la sécurité.
Résumé et conclusions : Le résultat des urnes a constitué une véritable surprise, délivrant un verdict très clair quant à la personne que les Américains préfèrent voir à la tête de leur pays. La dissipation de l’incertitude et les implications favorables à la croissance ont donné un coup de fouet aux marchés boursiers américains, aux rendements des bons du Trésor et au dollar américain. Ces mouvements devraient se poursuivre dans les semaines et les mois à venir. Toutefois, les investisseurs devront rester attentifs aux risques liés à la hausse des rendements obligataires, à une Fed moins accommodante et à l’éventualité d’une augmentation des tensions commerciales internationales. Nous nous attendons à ce que la tendance Trump se poursuive, mais nous invitons les investisseurs à faire preuve de discernement dans les conclusions qu’ils tireront des résultats de l’élection pour placer leurs capitaux.
Pour en savoir plus au sujet des élections, veuillez consulter notre Global Election Hub.
QUELS SONT LES RISQUES ?
Tout investissement comporte des risques, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi.
Les titres en actions sont sujets à des fluctuations de cours et peuvent occasionner une perte de capital. Les actions de petite et moyenne capitalisation impliquent davantage de risques et de volatilité que les actions de grande capitalisation. Les grandes capitalisations peuvent perdre les faveurs des investisseurs en fonction des conditions économiques et de marché.
Les titres obligataires sont soumis aux risques de taux d’intérêt, de crédit, d’inflation, de réinvestissement et de perte en capital. Quand les taux d’intérêt augmentent, la valeur des titres obligataires diminue. Les obligations à haut rendement faiblement notées sont soumises à une volatilité accrue des prix, à une faible liquidité et à un risque de défaut.
Dans la mesure où le portefeuille investit dans une concentration de certains titres, régions ou secteurs, il est soumis à une volatilité plus importante. Les stratégies d’investissement cherchant à identifier des opportunités d’investissement thématiques, ainsi que leur performance, peuvent être pénalisées si le gérant n’identifie pas correctement ces opportunités ou si la thématique évolue de manière inattendue.
Les investissements liés aux matières premières sont soumis à des risques supplémentaires tels que la volatilité des indices de matières premières, la spéculation des investisseurs, les taux d’intérêt, les conditions météorologiques, les évolutions fiscales et réglementaires.
Les investissements dans la blockchain et les cryptomonnaies sont soumis à divers risques, notamment l’incapacité à développer des applications axées sur les actifs digitaux ou à tirer parti de ces applications, le vol, la perte ou la destruction de clés cryptographiques, la possibilité que les technologies axées sur les actifs digitaux ne soient jamais pleinement mises en œuvre, le risque de cybersécurité, les revendications contradictoires en matière de propriété intellectuelle, ainsi que le manque d’uniformité des réglementations et l’évolution de ces dernières. Le négoce spéculatif du Bitcoin et des autres formes de cryptomonnaies, dont les cours de bon nombre d’entre elles ont présenté une volatilité extrême, entraîne un risque considérable ; un investisseur peut perdre la totalité de son investissement. La technologie blockchain est une nouvelle technologie relativement peu éprouvée qui peut ne jamais être mise en application à une échelle fournissant des avantages identifiables. Si une cryptomonnaie est considérée comme un titre, elle peut être considérée comme une violation de la législation fédérale sur les valeurs mobilières. Il peut exister un marché secondaire limité ou inexistant pour les crypto-monnaies.
