Aller au contenu

Les raisons pour lesquelles cet article paru dans The Economist a été sélectionné.

Les présentes perspectives tirent des exemples de l’histoire de la gestion de la politique monétaire afin d‘apporter une réflexion sur l’année prochaine. Les banquiers centraux d’aujourd’hui n’ont pas été confrontés à la somme des problèmes actuels depuis plus de vingt ans. Si le passé ne prédit pas l’avenir, nous devons néanmoins veiller à en tirer les enseignements.

- Franklin Templeton Institute

L’UNDESadages du monde de la politique monétaire veut que seuls les faucons aillent au paradis des banquiers centraux. Chez les hommes et les femmes qui assurent la gestion de l’argent dans leur économie, posséder le courage de contenir une économie dont la croissance est trop forte – de retirer le bol à punch, comme l’a formulé jadis l’un des présidents de la Réserve fédérale – fait partie des qualités les plus admirées. Mais au cours des vingt années ayant précédé la pandémie, les problèmes macroéconomiques les plus urgents dans nombre des grandes économies du monde étaient une inflation et une croissances faibles. Cruellement pour eux, les banquiers centraux n’avaient donc jamais la possibilité d’user de la vertu ostentatoire qui consiste à « retirer le bol à punch ».

Mais la hausse forte et persistante de l’inflation qui a débuté en 2021 a conféré aux banquiers centraux contemporains l’occasion de briller. En 2023, la plupart des pays maîtriseront leur inflation, même si cela ne se fait pas sans mal. Le problème a pris une ampleur inquiétante en 2022 après que l'invasion de l’Ukraine par la Russie ait fait exploser les prix des denrées alimentaires et de l’énergie. De nombreuses économies ont constaté que leur niveau d’inflation atteignait des sommets que l’on n’avait pas vus depuis des décennies. Le taux de croissance des prix à la consommation a atteint un somment à 9 % en Amérique et la valeur record de 10,7 % dans la zone euro – et des valeurs encore beaucoup plus importantes dans quelques économies émergentes particulièrement mal en point.

Cette hausse des prix est le résultat de la convergence de facteurs inflationnistes. Des mesures d’aide généreuses pendant la pandémie et une politique monétaire conciliante ont alimenté la hausse des dépenses de consommation. Ces dépenses ont dépassé la capacité des usines et des ports à satisfaire la demande, souvent en raison de problèmes d’approvisionnement liés à des conditions météorologiques extrêmes, à de nouvelles flambées de cas de COVID-19 et à d’autres chocs encore. La hausse fulgurante des prix de l’essence, du gaz et des céréales provoquée par la guerre en Ukraine n’a fait qu’attiser les braises.

Avec la hausse de l’inflation, un débat économique a fait irruption au sujet de la force que devait appliquer les banques centrales pour freiner l’économie – en augmentant les taux d’intérêt, par exemple – afin de contrôler la hausse des prix. Certaines personnes les plus modérées ont conseillé d’intervenir légèrement, en avançant l’argument selon lequel comme une bonne part de l'inflation constatée était associée à des problèmes d’approvisionnement, elle devrait en grande partie se résorber d’elle-même. D’autres ont avancé qu’aussi longtemps que les consommateurs désiraient dépenser, un relâchement de la pression des prix dans une partie de l’économie permettrait aux personnes disposant de plus d’argent de faire des folies et de faire monter les prix dans une autre partie de l’économie.

Début 2022, de nombreux banquiers centraux ont commencé à se rallier à cette seconde position. La Réserve fédérale, qui avait attendu patiemment en 2021 que les prix redescendent d’eux-mêmes, a augmenté son taux directeur de 0,25 point de pourcentage en mars et de 0,5 point en mai, suivi d’une hausse vertigineuse de 0,75 point en juin, septembre, octobre et novembre. Cependant, au début, les banquiers centraux gardaient espoir que l’inflation serait maîtrisée sans qu’une récession vienne briser la croissance. En mars, le président de la Fed, Jerome Powell, indiquait au sujet de la capacité de la banque centrale à assurer un « atterrissage en douceur » que l’« histoire donnait quelques raisons d'être optimiste ».

En août, M. Powell avait changé de discours. Selon lui, des taux d’intérêt plus élevés finiraient par faire reculer l’inflation, mais sans se faire de manière indolore. D’autres banquiers centraux sont tombés d’accord avec cette position. Comme le remarquait Isabel Schnabel, une membre du conseil d'administration de la Banque centrale européenne, « pour la première fois depuis quarante ans, les banques centrales doivent faire la preuve de leur détermination à protéger la stabilité des prix ». Les prévisions de la Fed ont commencé à indiquer une hausse du chômage en 2023; les prévisions de la Banque d’Angleterre entrevoyaient une chute du PIB de la Grande-Bretagne.

Dans les faits, comme le remarquait la Banque mondiale, au cours du demi-siècle écoulé, le monde a rarement assisté à un passage aussi synchronisé à des politiques de limitation de la croissance que celui qui a vu le jour en 2022. Il convient toutefois de faire exception de l’année 1982 durant laquelle les décideurs de partout dans le monde ont résolu de mettre fin au problème de l’inflation qui courait depuis une décennie. Ils y sont parvenus, mais le processus a provoqué une récession mondiale. Si pour de nombreuses personnes, ce fut une période difficile, la plupart des banquiers centraux l’ont au contraire considérée comme un triomphe. Malheureusement, en 2023, il semble que la profession doive probablement accueillir une nouvelle génération de héros.



NOTES JURIDIQUES IMPORTANTES

Le présent document est uniquement d’intérêt général et ne doit pas être considéré comme des conseils de placement ni comme une recommandation d’acheter, de vendre ou de conserver un titre ou d’adopter une stratégie de placement. Ce contenu ne représente pas des conseils de nature juridique ou fiscale.

Les points de vue exprimés sont ceux du gestionnaire de placements et les commentaires, opinions et analyses sont en date de la publication du présent document et peuvent changer sans préavis. Les renseignements fournis dans le présent document ne constituent pas une analyse complète de tous les faits importants au sujet d’un pays, d’une région ou d’un marché.

La préparation du présent contenu peut avoir nécessité des données de tiers qui n’ont pas fait l’objet d’une vérification ou d’une validation indépendante par Placements Franklin Templeton (« PFT »). PFT décline toute responsabilité, quelle qu’en soit la nature, à l’égard de toute perte résultant de l’utilisation de ces informations, et le lecteur est l’unique responsable de l’utilisation qu’il fait des commentaires, des opinions et des analyses que contient le document.

Les produits, les services et les informations peuvent ne pas être disponibles dans toutes les collectivités territoriales et sont offerts à l’extérieur des États-Unis par d’autres sociétés affiliées de Placements Franklin Templeton et/ou leurs distributeurs conformément aux dispositions des lois et des règlements locaux. Consultez votre conseiller professionnel pour obtenir de plus amples renseignements sur les produits et les services offerts dans votre collectivité territoriale.

CFA® et Chartered Financial Analyst® sont des marques déposées de CFA Institute.