Les espoirs d'un changement de politique ont été douchés
Même si les résultats avaient été largement prévus, les investisseurs occidentaux espéraient toujours que le Congrès national du Parti communiste chinois organisé la semaine dernière serait l’opportunité pour le gouvernement chinois de changer de cap après une année de ralentissement de sa croissance économique, de frustration du public à l’égard de la politique zéro Covid et de marques d’intransigeance industrielle et géopolotique.
Les résultats de ce Congrès d’une durée d’une semaine ont douché les espoirs d’un changement de cap imminent des objectifs politiques de la Chine. Au cours de ces 7 jours, Xi Jinping n’a pas donné d’indications sur un éventuel assouplissement par la Chine de ses récentes politiques controversées. Il a rappelé l’importance de la sécurité intérieure et extérieure et affirmé que Pékin irait plus vite pour moderniser et améliorer ses capacités militaires. Il a également promis de construire l’auto-suffisance et la force de la Chine dans les domaines de la science et de la technologie.
Tout bien considéré, la conséquence probable du Congrès de la semaine dernière est que la Chine sera encore plus déterminée à ouvrir la voie à l’idéologie du leader de son parti Xi Jinping. Cette conclusion repose sur les changements apportés à la constitution du Parti, qui cimentent Xi en tant que leader et considèrent ses idées comme principes directeurs de l’évolution future de la Chine. La divulgation des membres du Comité permanent et du Politburo aconfirmé cette conclusion puisque les principaux organes décisionnaires de la Chine sont désormais dominés par des partisans de Xi et plusieurs responsables du parti favorables à une réforme du marché libre ont été mis de côté. Ces changements font état d'un franc soutien à l’idée qu’un Parti contrôlant la direction économique et idéologique représente un atout distinctif par rapport à des marchés plus libres.
Des rapports ayant fait suite au Congrès du Parti se sont concentrés sur la défiance de Xi à l’égard de ses critiques et sur ses décisions de concentration des pouvoirs à la tête du Parti communiste. Ce point de vue a été alimenté de manière inattendue lorsque l’ancien Président Hu Jintao a été escorté en dehors du Congrès durant la cérémonie de clôture. La description de cet incident comme un jeu de pouvoir délibéré de Xi semble provocante compte tenu de l’éventail d’autres explications plausibles. En outre, peu d’accent a été porté sur la communication de l’expérience économique et de bienveillance à l'égard des entreprises de la nouvelle génération de responsables nommés au Comité permanent et au Politburo.
Pourquoi la Chine
Compte tenu des points susmentionnés, il convient d’insister sur certains des messages moins couverts par les médias qui ont été transmis lors du Congrès. Même si Xi a insisté sur le fait que la Chine accorderait la priorité à la « sécurité », ce sujet a été abordé dans des termes très généraux et il a été indiqué qu’il dépendait de la croissance économique. Notamment en parlant de la poursuite d’un développement de grande qualité, souligner le thème de la prospérité en Chine est favorable au niveau mondial tout comme de reconnaître que la Chine ne peut pas se développer de manière isolée.
Il convient également de réitérer la thèse plus large d’un investissement continu en Chine.
L’un de ses attraits évidents est la gamme d’opportunités résultant de sa taille. Il s’agit du pays le plus peuplé au monde qui peut s’enorgueillir d’en être la deuxième plus grande économie. Il s’agit également du plus grand pays exportateur au monde. Sur ses marchés boursiers sont cotés plus de 4000 entreprises. La taille des marchés intérieur et à l’exportation de la Chine, conjuguée à son désir de développer des champions industriels nationaux, a donné lieu à la création de nombreuses entreprises chinoises comptant parmi les leaders mondiaux dans une large palette de secteurs.
Malgré sa politique zéro Covid et ses efforts constants pour apaiser son secteur immobilier dépendant de la dette, la Chine a tout de même réussi à générer une croissance économique de 3 %1 depuis le début de l’année 2022. La Chine pourrait emprunter plusieurs voies pour assouplir sa politique contre le Covid ce qui pourrait entraîner un rebond de sa consommation nationale. Le gouvernement ambitionne de développer son économie sur le long terme, avec comme objectif affiché de parvenir à un PIB par habitant comparable à celui d’un pays développé intermédiaire d’ici 2035.
Malgré le ralentissement de son économie, de manière générale les entreprises chinoises cotées en bourse conservent une solide santé financière et continuent d’allouer leur capital de manière efficace au bénéfice des investisseurs minoritaires. À titre d’exemple, nous avons commencé à assister à une intensification des programmes de rachats d’actions, les entreprises à la trésorerie très abondante profitant de la faiblesse du cours de leur action.
Que nous examinions le marché dans son ensemble ou les entreprises au niveau individuel, les actions chinoises s’échangent à des valorisations attractives avec une prime comparable à celle des entreprises d’autres pays.2 Les critiques de la Chine suggèrent que ce faible niveau des valorisations rendra impossible d’investir dans leur capital. S’il faut bien reconnaître que l’idéologie chinoise est très différente des normes occidentales, nous considérons toujours les entreprises chinoises et sa politique économique au sens large comme rationnelles.
Notes de fin
- Source : Statistiques commerciales et Bureau national des statistiques, Chine. Données obtenues le 25 octobre 2022 et se rapportant aux 9 premiers mois de l’année 2022.
- Source : MSCI. Données sur l’indice MSCI China jusqu’au 25 octobre 2022.
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