Les déficits se creusent au sein du monde développé alors que les gouvernements relâchent allégrement les cordons de la bourse en réaction à la pandémie de COVID-19. On estime que la dette publique mondiale atteindra 66 000 milliards $ US d’ici la fin de l’année, et que le ratio de la dette au produit intérieur brut (PIB) passera de 105 % à 122 %, une augmentation plus importante que toutes celles vécues pendant la crise financière mondiale (CFM)1. Par exemple, aux États-Unis, le gouvernement a emprunté un montant record de 3 000 milliards $ US seulement au deuxième trimestre de 2020, soit au-delà de cinq fois plus qu’en 2008 pendant la CFM2. Le déficit des É.-U. pourrait grimper encore pendant les mois à venir, lorsque les législateurs chercheront à faire adopter d’autres projets de loi comportant des affectations de crédits et visant à soutenir les budgets des États et des municipalités.
Les niveaux d’endettement créent une incertitude à long terme quant à savoir si ou comment les pays allégeront leurs emprunts. Toutefois, l’environnement actuel présente des occasions en matière de stratégies de couverture, comme les positions acheteur et vendeur sur actions. À l’issue de cette crise, nous sommes d’avis qu’il y aura des gagnants et des perdants incontestables dans presque tous les secteurs. À notre avis, cela créera des occasions de sélection idiosyncrasique d’actions, de négociation de positions acheteur et vendeur, et de découverte d’alpha.
TROIS POINTS ESSENTIELS
- À l’échelle mondiale, les gouvernements et les banques centrales ont réagi rapidement et vigoureusement à la pandémie de COVID-19 en prenant des mesures de relance budgétaire et d’assouplissement monétaire. Bien que la plupart soient d’avis que ces mesures étaient nécessaires afin d’éviter un effondrement économique, elles ont une conséquence regrettable, soit un énorme endettement.
- À court terme, nous prévoyons que la volatilité du marché et la dispersion accrue des titres demeureront en raison de la crise de COVID-19 en cours et des politiques interventionnistes sans précédent. Cela pourrait constituer un avantage pour certaines stratégies de couverture en mesure de tirer parti de la hausse des écarts de cours entre les secteurs, les titres et les régions. Les stratégies macroéconomiques mondiales, celles reposant sur les positions acheteur et vendeur sur actions et celles axées sur la valeur relative sont particulièrement bien adaptées à ces contextes.
- À plus long terme, il pourrait y avoir des conséquences involontaires et nuisibles pour les gouvernements lourdement endettés pendant une période prolongée. À un moment ou à un autre, les économies du monde devront régler le problème si elles souhaitent maintenir une stabilité financière.
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GLOSSAIRE
- Stratégie de couverture. Une stratégie de couverture s’entend d’une approche de placement conçue afin d’atténuer le risque de variations négatives de la valeur des actifs. Les stratégies de couverture consistent habituellement à adopter une position compensatoire à l’égard de l’actif connexe. Une couverture ressemble en quelque sorte à une police d’assurance. Si vous êtes propriétaire d’une maison située dans une zone inondable, vous voulez protéger cet actif contre le risque d’inondation - en d’autres mots, le couvrir - en souscrivant une assurance contre les inondations. L’activité de couverture comporte forcément un compromis risque-rendement : si elle atténue le risque potentiel, elle réduit également les gains potentiels. Reprenons l’exemple de la police d’assurance contre les inondations : les primes mensuelles s’accumulent, et si aucune inondation ne se produit, le titulaire de la police n’en tire aucun avantage.
- Stratégie de positions acheteur et vendeur sur actions. Selon cette stratégie, on adopte une position acheteur à l’égard d’actions dont on prévoit l’appréciation, et une position vendeur à l’égard d’actions dont on prévoit la dépréciation. Une stratégie de positions acheteur et vendeur sur actions vise à réduire au minimum l’exposition au marché tout en tirant parti de l’appréciation des actions dans le cas des positions acheteur, ainsi que de leur dépréciation dans le cas des positions vendeur. Bien que cela ne soit pas toujours le cas, cette stratégie devrait s’avérer rentable sur une base nette.
- Stratégie axée sur la valeur relative. Une stratégie axée sur la valeur relative vise à tirer parti des écarts temporaires entre les cours de titres liés. Une approche répandue est appelée « transactions par paires », soit la prise de positions acheteur et vendeur simultanées sur deux actifs fortement corrélés. Dans certains cas, les stratégies axées sur la valeur relative peuvent générer des profits sans risque en achetant et en vendant les deux titres différents au même moment, ce qui s’appelle l’arbitrage.
- Stratégie macroéconomique mondiale. Dans le cadre d’une stratégie macroéconomique mondiale, les décisions de placement sont prises en fonction des opinions économiques et politiques de divers pays ou de leurs principes macroéconomiques. Les placements peuvent comprendre des positions acheteur et vendeur dans divers marchés boursiers, de titres à revenu fixe, de devises, de marchandises et de contrats à terme.
NOTES DE FIN
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Source : Fonds monétaire international (FMI), Moniteur des finances publiques, avril 2020.
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Source : Kiernan, P. « U.S. Budget Deficit Widened to $1.935 Trillion in 12 Months Through April », Wall Street Journal, 4 mai 2020.
Quels sont les risques?
Tous les placements comportent des risques, dont une perte possible de capital. Les placements dans les stratégies de placement non traditionnelles et les fonds de couverture (collectivement les « placements non traditionnels ») sont complexes et de nature spéculative, comportent des risques importants et ne devraient pas être considérés comme un programme de placement complet. Les instruments financiers dérivés sont souvent utilisés au sein de stratégies de placement non traditionnelles et comportent des coûts et peuvent créer un effet de levier économique dans le portefeuille du fonds, ce qui peut entraîner une volatilité importante et amener le fonds à participer aux pertes (ainsi qu’aux gains) pour un montant qui dépasse largement l’investissement initial du fonds. Selon le produit retenu, la liquidité des placements non traditionnels est parfois limitée; de tels placements ne conviennent donc qu’aux individus qui peuvent se permettre de perdre la totalité de leur placement. Rien ne peut garantir que les stratégies de placement utilisées par K2 ou les gestionnaires des entités de placement sélectionnées par K2 donneront les résultats escomptés. Il est difficile de repérer des occasions de placement intéressantes, et celles-ci comportent un niveau d’incertitude élevé. Les rendements générés par les placements non traditionnels peuvent ne pas rémunérer adéquatement les investisseurs pour les risques commerciaux et financiers courus. Les investissements dans les placements non traditionnels sont assujettis aux risques de marché communs aux entités qui investissent dans tous les types de titres, y compris à un risque de volatilité. Par ailleurs, certaines techniques de négociation utilisées par les placements non traditionnels, comme l’effet de levier et les techniques de couverture, peuvent amplifier les effets négatifs dont le portefeuille de placement peut éventuellement faire l’objet. Selon leur structure, les placements non traditionnels pourraient ne pas être tenus de fournir régulièrement des informations sur les cours ou leurs niveaux de valorisation aux investisseurs, et leurs actifs sous-jacents peuvent ne pas être entièrement connus. Un investissement dans des placements non traditionnels peut également avoir des conséquences sur le plan fiscal; l’investisseur aura donc intérêt à consulter un conseiller fiscal avant d’investir. En plus des frais et des charges directs calculés en fonction de l’actif, les investisseurs dans certains placements non traditionnels comme les fonds de fonds de couverture devront acquitter des frais et charges indirects additionnels et une rémunération calculée en fonction de l’actif des fonds de placement dans lesquels ces placements non traditionnels investissent.
