Incidence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie
Lorsque l’on tente d’analyser les répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les préoccupations humanitaires passent devant les financières. Cependant, comme en témoignent les marchés du pétrole brut et du gaz naturel, les consommateurs réévaluent la sécurité des approvisionnements. C’est probablement le cas aussi pour d’autres produits de base, comme la potasse et divers métaux. L’Ukraine étant un grand producteur d’acier et un producteur agricole important (notamment de blé), l’inflation touchant de nombreux produits finaux pourrait prendre de l’ampleur, en fonction de la sévérité et de la durée des hostilités de la Russie.
Pétrole brut : Les prix du pétrole brut étaient déjà en hausse en raison du déséquilibre entre l’offre et la demande attendu plus tard cette année et au début de 2023. Au sortir de sa plus récente réunion tenue au début de février, l’OPEP+ maintenait les hausses mensuelles de 400 000 b/j que l’organisation avait annoncées précédemment. Or, nous observons que les augmentations de production réelles n’atteignent pas les quotas annoncés, certains pays membres de l’OPEP+ n’ayant pas réussi à augmenter leur production en conséquence. Les discussions sur une entente prévoyant le retrait des sanctions liées au développement nucléaire en Iran et permettant au pays de vendre plus pétrole sur le marché ont progressé. Cela dit, on ne sait pas exactement quelle quantité de pétrole brut entrerait sur le marché, car certains croient que l’Iran aurait emprunté d’autres voies pour vendre son pétrole, afin d’échapper aux sanctions. Il est probable que la production venant de l’Amérique du Nord, qui ne fait pas partie de l’OPEP, augmente, mais à un rythme modéré, car les producteurs préfèrent rembourser le capital aux actionnaires au moyen de rachats d’actions et de versements de dividendes. La production provenant du schiste, comme dans le Bassin permien, fait face à une hausse du coût des intrants, tant pour les biens que les services; par conséquent, l’augmentation des dépenses entrave toute augmentation équivalente de la production.
Gaz naturel : Le gazoduc Nord Stream 2 a été construit pour transporter du gaz naturel de la Russie à l’Allemagne, contournant ainsi la voie habituelle qui passe par l’Ukraine. La construction du pipeline a été achevée en septembre 2021, mais l’approbation réglementaire de l’Europe pour l’acheminement du gaz se fait toujours attendre. Après que la Russie a reconnu officiellement deux régions sécessionnistes de l’est de l’Ukraine (qui expliquait peut-être la présence des forces militaires russes dans ces régions, croyait-on alors), l’Allemagne a suspendu l’approbation du projet. Cette décision augmentera probablement la dépendance à d’autres sources de gaz naturel, comme le GNL (gaz naturel liquéfié), mais elle pourrait également accélérer les investissements dans les autres sources d’énergie, comme les énergies renouvelables. Cela dit, à court terme surtout, les prix du gaz naturel augmenteront vraisemblablement en Europe.
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