Malgré le rebond de la dette des marchés émergents durant le second trimestre, la vulnérabilité des obligations souveraines varie toujours considérablement, par région et par pays. La baisse des prix du pétrole a réconforté les importateurs d’or noir comme la République dominicaine, mais une chute sous les 20 à 30 $ US pourrait entraîner une crise de solvabilité pour certains exportateurs. Ce bulletin présente deux pays souverains exportateurs de pétrole, l’Angola et l’Irak, qui offrent toujours des occasions attrayantes en dépit des risques faisant les manchettes. À titre de deuxième plus important exportateur d’Afrique, nous croyons que les perspectives de l’Angola reposent en grande partie sur la Chine, son principal partenaire à l’exportation et prêteur. L’obstacle majeur de l’Irak n’est pas son lourd fardeau d’endettement, mais plutôt la restructuration de sa masse salariale et de ses obligations face aux régimes de retraite, le tout, dans un contexte de pauvreté croissante.
Les marchés émergents ont clôturé la première moitié de 2020 dans un climat de confiance, même si la pandémie de COVID-19 s’est aggravée dans certaines régions de l’Amérique latine et ailleurs. D’abord amorcé par des politiques de la Réserve fédérale américaine (la Fed) visant à choquer et à impressionner, un raz-de-marée de mesures de relance et d’assouplissement quantitatif mis de l’avant par les banques centrales s’est propagé au monde en développement, établissant ainsi un seuil pour les actifs risqué. Dans certains pays émergents comme l’Indonésie et l’Afrique du Sud, les banques centrales achètent également leurs propres obligations gouvernementales, bien qu’avec moins de vigueur que la Fed ou la Banque centrale européenne.
Tous facteurs confondus, la remontée des marchés émergents est une bonne nouvelle; toutefois, il existe toujours une divergence entre les obligations souveraines de qualité supérieure, qui ont affiché des rendements positifs durant tout le mois de juin, et les obligations à rendement élevé, qui demeurent légèrement à la baisse. De nombreux investisseurs demeurent prudents face aux obligations à rendement élevé en raison des incertitudes liées à la trajectoire de la COVID-19. Investir avec confiance exige une analyse ascendante en profondeur puisque les enjeux de chaque obligation souveraine sont uniques.
QUELS SONT LES RISQUES?
Tous les placements comportent des risques, dont une perte possible de capital. Des risques spéciaux sont associés à des investissements dans des titres étrangers, y compris ceux associés aux développements politiques et économiques, aux pratiques commerciales, à la disponibilité de l’information, aux marchés limités ainsi qu’aux fluctuations et politiques liées aux taux de change. Les titres de dette souveraine comportent divers risques, en plus de ceux des titres de créance et des titres étrangers en général, notamment, mais sans s’y limiter, le risque qu’un organisme gouvernemental soit réticent ou incapable de verser les intérêts et de rembourser le capital de sa dette souveraine. Les risques sont plus importants dans le cas des placements sur les marchés émergents, dont font partie les marchés frontaliers : ils sont liés non seulement aux mêmes facteurs, mais également aux faits d’une taille plus petite, d’une moindre liquidité et de l’absence de cadres juridique, politique, commercial et social à l’appui des marchés des valeurs mobilières. Dans le cas des marchés frontaliers, comme ces cadres sont généralement moins développés qu’ailleurs et que divers facteurs interviennent, comme un danger plus important de volatilité extrême des cours, d’illiquidité, d’entrave aux échanges et de contrôle des changes, les risques sont plus grands. Les cours des obligations évoluent généralement en sens opposé des taux d’intérêt. Ainsi, lorsque les cours des obligations dans un portefeuille de placements réagissent à une hausse des taux d’intérêt, la valeur du portefeuille peut diminuer.
