Visionnez la totalité de la discussion du panel sur les placements non traditionnels liquides sur Asset TV
Brooks Ritchey, premier directeur général et chef de la constitution de portefeuilles à K2 Advisors, une filiale de Franklin Templeton, s’est récemment joint à un panel de discussion d’Asset TV sur la croissance des placements non traditionnels liquides au Canada. Les membres du panel comprenaient également David Picton, de Picton Mahoney, et Lindsay Holtz, de Connor, Clark & Lunn. Voici quelques propos de Brooks Ritchey tirés de la discussion.
Présenter les placements non traditionnels liquides aux investisseurs
Les placements non traditionnels liquides constituent une nouvelle option pour les investisseurs. Leurs caractéristiques diffèrent de celles des placements traditionnels en actions et en titres à revenu fixe. Même si le marché des actions varie en fonction de la croissance économique et que le marché des obligations varie en fonction de facteurs macroéconomiques différents, tous deux dépendent d’une tendance.
À long terme, les actions ont représenté une catégorie d’actifs intéressante et les titres à revenu fixe se sont avérés très avantageux si on est à la recherche d’un revenu, mais ces deux catégories d’actifs font face à des difficultés. Les titres à revenu fixe affichent notamment de faibles taux de rendement en ce moment. Quant aux actions, nous nous trouvons à un stade avancé du cycle économique. Si vous cherchez une stratégie qui est axée sur les meilleurs rendements dans le marché des actions ou des obligations lorsque les tendances ne sont pas favorables, il faut envisager les placements non traditionnels liquides.
À l’aide des ventes à découvert et des couvertures, il est possible de couvrir certains risques du marché. À vrai dire, c’est plutôt simple. Nous sommes à la recherche des meilleurs rendements et nous éliminons une grande partie des risques du marché en vendant à découvert les retardataires ou en misant contre eux.
Démystifier les placements non traditionnels liquides pour les investisseurs
Certains conseillers ont l’impression que ces stratégies sont trop volatiles ou trop compliquées pour les présenter à leurs clients. Nous passons beaucoup de temps à essayer d’expliquer qu’il ne s’agit pas de placements mystérieux et compliqués. Ironiquement, les placements non traditionnels liquides, tout spécialement ceux qui font l’objet d’une surveillance réglementaire, comportent approximativement le même niveau de risque que les titres à revenu fixe.
D’autres s’inquiètent des frais des fonds de couverture, mais ceux-ci ne sont plus aussi élevés qu’ils ne l’étaient. Depuis que je fais partie de l’industrie des fonds de couverture, les frais de gestion sont passés de 2 % à 75 points de base tandis que les frais de rendement sont passés de 20 % à nul pour certains produits. Je crois même qu’ils diminueront encore un peu plus.
Les différentes stratégies des placements non traditionnels liquides
Même si leurs noms se ressemblent, les stratégies de couverture et les placements non traditionnels liquides diffèrent grandement. Lorsque vous achetez un fonds commun de placement d’actions ou un fonds négocié en bourse axé sur les actions, vous obtenez un profil de risque-rendement similaire. C’est la même chose pour le marché des obligations. Je préfère appeler les stratégies de couverture une catégorie de produits. Des placements non traditionnels liquides sont lancés comme placements à stratégie unique tandis que d’autres sont présentés comme des placements à stratégies multiples, un peu comme un fonds équilibré.
Ils peuvent comporter une stratégie de positions acheteur/vendeur sur actions. Les gestionnaires ou les programmes de négociation recherchent des actions qu’ils aimeraient acheter. Comme je l’ai mentionné plus tôt, il faut vendre des actions à découvert pour couvrir les risques liés au marché des actions.
Une stratégie événementielle peut également être utilisée. Les gestionnaires essayent de générer un rendement avantageux en investissant dans des sociétés sur la base d’événements en particulier, comme une hausse des dividendes, une fusion de sociétés ou la scission d’une unité d’une société. Ces événements ont tendance à offrir des occasions de rendement intéressantes.
Il existe aussi la stratégie macroéconomique mondiale. Il s’agit d’une stratégie de couverture « à l’ancienne » qui consiste à acheter des titres dans le marché américain des obligations et à les vendre à découvert dans le marché allemand des obligations. On remarque ce type de négociation chez certains des conseillers en stratégie macroéconomique mondiale et en opérations sur marchandises, les rendements aux États-Unis étant plus élevés que ceux en Allemagne. Ils misent également sur les opérations fondées sur la valeur relative dans les catégories d’actifs macroéconomiques, comme les actions, les obligations, les devises, etc.
On peut donc avoir recours aux stratégies de positions acheteur/vendeur sur actions, événementielles et macroéconomiques mondiales, puis à la stratégie de valeur relative, qui est une sous-catégorie de stratégies affichant la volatilité la plus faible. Les gestionnaires cherchent des obligations dont les titres de créance semblent intéressants à leurs yeux, puis procéderont à leur achat pour couvrir les taux d’intérêt et les risques liés au marché. Ils vendront à découvert une obligation de société ou une obligation à rendement élevé dans le but de compenser les positions acheteur. Voilà donc les quatre stratégies de base.
Chosir la bonne pondération
Peu importe le profil du client et le modèle du conseiller, la pondération dépend de l’objectif qu’on tente d’atteindre. Quelles préoccupations de l’investisseur pourraient lui causer des difficultés au cours des cinq prochaines années? La fourchette de pondération varie, en général, entre 10 % et 20 %, selon le type d’investisseur. Pour les clients uniques, comme les chefs de placements des fonds de dotation et des caisses de retraite, cette fourchette peut même aller jusqu’à un maximum de 25 %.
Comprendre la popularité des placements non traditionnels dans un contexte de faiblesse des taux d’intérêt
Il y a près de trois ans, je me suis rendu en Asie pour présenter le concept des placements non traditionnels liquides, des stratégies de couverture et des stratégies non directionnelles. Autrefois, on atténuait les risques d’un portefeuille en diminuant la pondération des actions et en investissant davantage dans les titres gouvernementaux à revenu fixe. En situation de taux d’intérêt neutres ou négatifs, il ne s’agit pas d’une option pour certains investisseurs asiatiques. Je leur ai montré comment les stratégies de couverture peuvent constituer un bon outil de diversification par rapport aux titres à revenu fixe, comme la plupart d’entre elles sont inversement corrélées aux obligations.
Puis, il y a un an et demi environ, l’Europe a soudainement montré de l’intérêt pour ce type de stratégies en raison de la réduction des taux de la BCE à zéro, les taux directeurs en Suisse chutant à 70 points de base sous le zéro. Lorsque vous devez payer pour placer votre argent à la banque, il s’agit d’un énorme problème. C’est dans ce genre de situations que les placements non traditionnels liquides peuvent être utiles.
Pourquoi les placements non traditionnels sont-ils considérés à tort comme trop risqués?
Je crois qu’on doit se pencher sur la question dans le contexte d’un portefeuille. Par exemple, pour un portefeuille standard composé à 60/40 d’actions et d’obligations, la composante des obligations contribue à protéger le portefeuille lorsque le marché des actions éprouve des difficultés. Mais on dirait que le contexte est différent ces derniers temps. À l’avenir, qu’arrivera-t-il si les obligations ne sont pas en mesure de protéger les actions, comme par le passé?
Lorsque les taux d’intérêt sont trop faibles, les obligations ne peuvent pas vraiment progresser à moins qu’elles ne chutent en deçà du zéro. Les placements non traditionnels représentent ainsi une troisième catégorie de produits qui n’est pas corrélée aux obligations. Lorsque les actions sont en difficulté, certaines stratégies de couverture exercent une légère pression, mais lorsque les obligations souffrent, elles ont tendance à grandement compenser et à enregistrer un rendement à la hausse. C’est ce qu’on appelle un outil de diversification conditionnel.
Une description exhaustive de notre fonds commun de placement non traditionnel
Notre Fonds de placements non traditionnel Franklin K2 comprend trois programmes de négociation que nous gérons à l’interne : la reproduction des fonds de couverture, les primes de risque et l’alpha fondé sur la prime sur actions. Plutôt que d’attribuer les placements à un gestionnaire de fonds de couverture et de lui verser des honoraires, nous épargnons à l’investisseur des frais et des dépenses en ayant recours à certains programmes de négociation que nous exécutons depuis des années pour nos clients institutionnels.
Ainsi, grâce à notre fonds, l’investisseur produit de l’alpha tout en se protégeant des risques liés aux marchés des obligations et des actions. Un de nos différenciateurs est que nous pouvons couvrir certains risques du marché à l’échelle des produits en ayant recours à ce que l’on nomme une superposition du risque conditionnel.
Par quoi les investisseurs devraient-ils commencer?
Dans la plupart des sociétés de gestion d’actifs, il y a des consultants ou des groupes de gestion de portefeuilles (comme nous) qui vont concevoir un modèle de constitution de portefeuille diversifié. Ils devraient gérer le portefeuille comme il est constitué actuellement, puis essayer une répartition à 5 %, à 8 % et à 10 % dans une stratégie de couverture. Ils doivent voir par eux-mêmes comment cette répartition atténue les risques. Cela permet de réduire les baisses et les pertes. Dans certains cas, cela peut également contribuer au rendement – bien plus que ce à quoi les gens s’attendent.
Quel sont les risques?
Les commentaires, opinions et analyses de Brooks Ritchey sont fournis uniquement à titre indicatif et ne doivent pas être considérés comme des conseils de placement individuels ni comme une recommandation d’investir dans un titre ou d’adopter une stratégie de placement. En raison de l’évolution rapide du marché et de la conjoncture économique, les commentaires, les opinions et les analyses sont valables à la date de la présente publication et peuvent changer sans préavis. Le présent document ne constitue pas une analyse complète de tous les faits importants au sujet d’un pays, d’une région, d’un marché, d’un secteur, d’un placement ou d’une stratégie.
